jeudi 30 juillet 2009

Wishful Thinking

Changement d’île, changement de décor mais même voie lactée. Je compte les étoiles comme on compte les ovidés. Pas pour dormir, juste pour déjouer l’idée qui traverse mon esprit focalisé. Une de ces idées absurdes, une de celles qui ne manquent pas de se former quand trop d’étoiles brillent et qu’on a envie que quelque chose finisse par arriver.

Les vœux, j’en ai trop fait. Vœux conjoints de phrases simultanées, vœux partagés sans qu’on se les dise, mais on savait. Des vœux que j’avais fini par prendre pour la réalité. Alors ce soir, de vœu je n’en ferai pas. Ces croyances sont puériles, inefficaces et sans objet.

Et je compte les étoiles comme on compte les moutons, pas pour dormir, non, juste pour éviter de céder à cette superstition.

Je ne vois jamais d’étoiles filantes. Pas de danger tout compte fait. Mais le danger, c’est comme la chance, on ne le voit pas arriver.

Elle fuse dans le ciel, juste devant mes pupilles dilatées par l’obscurité. Et je suis là à me demander où tu es, à me demander si les fantômes t’ont enfin quitté, si toi aussi ce soir sous ce même ciel constellé, tu penses à celle que j’étais. Et je suis là, percluse de doutes sur ce que j’ai fait en coupant net ce qui nous reliait. Et je suis là, courbée sous cette erreur que je reconnais pour l’avoir deux fois commise et deux fois regrettée. Situation et moment différents, mais mêmes effets sur mon incapacité à accepter, à plier sans rompre pour attendre que le mauvais temps passe sans craquer. Mêmes effets et même réaction lourde de conséquences, celle qui fait que ce soir je finis par sacrifier au fantasme de l’étoile filante et prie comme une impie pour que tu me donnes à nouveau signe de vie.

La vie est absurde. Ca fait longtemps que je le sais. La vie est mal faite et cet appel d’Afrique du Sud vient me le rappeler. Je vais vivre le reste de ma vie sans savoir vraiment qui tu étais, tenant pourtant le premier rôle sans jamais renoncer ni t’éloigner, alors que celui que j'entends à cet instant ne devait être qu’un figurant et puis s’en aller.

La vie est absurde, elle donne ce dont on n’a pas idée et le reprend quand on ne peut plus s’en passer. Les étoiles sont des connes, elles filent quand on ne croit plus aux vœux à formuler.


Pulp I Wishful Thinking

6 commentaires:

Anonyme a dit…

je viens à l'instant d'en voir une ... en contre champs de la presque pleine lune ...
un instant subtil .. comme le calme avant la tempete

luz

Saravati a dit…

Monologue avec les étoiles. les étoiles ne disent jamais que ce qu'au fond de soi on voudrait qu'elles disent.
Et cette période de repli à les regarder est encore un moment de nostalgie quand on s'interroge sur les choix passés.
Il n'est pas de bon choix, la vie vous l'apprendra. Mais passer sa vie dans la résignation, le regret ... Parfois, nous manquons cruellement de simplicité !

les nuages bavards a dit…

@ Luz

Je vois rien d'ici, fait trop gris ! Tu sais bien qu'à Montluçon, y a toujours un temps d'con ;-)

@ Saravati

Passer sa vie... ? Il n'en est pas question. Pour autant, réfléchir et se souvenir pour en tirer éventuellement deux ou trois enseignements, ne me parait pas dénué de fondement.

Il n'est pas de bon choix, vous avez raison. La vie s'est chargée bien tôt de me l'apprendre. Choisir est déjà un abandon. Mais la simplicité, je ne sais pas de quelle forme vous l'entendez ?

Merci de vos mots ici, Saravati et à bientôt de vous lire à nouveau, j'espère.

Estrella a dit…

Plein d'étoiles filantes dans le berry ces derniers jours, ciels de toute beauté.
Les étoiles sont pas des connes, il y a toujours d'autres vœux à faire !!!! La vie absurde, peut-être, peut-être un genre de farce, mais comme on n'a pas le choix et que c'est plutôt court, ben essayons d'en profiter avec lucidité... Jouons nous de la vie pour ne pas qu'elle se joue de nous. De toutes manières, on termine tous pareil, ceux que l'on a aimé et les autres.
Bises ;o))

les nuages bavards a dit…

@ Véro

Didon, ça te réussit à toi, le Berry ;)

Gaïann a dit…

La vie est parfois aidée; il suffit d'observer patiemment afin de s'en rendre compte...ils sont marrants les gens, parfois..un peu mouton? ;)

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