mardi 7 février 2012

De temps en temps

De temps en temps, il me prend l'envie de passer par ici. Je relis vos commentaires et certains passages de mes textes, en me souvenant de ce temps que je n'aimerai pas revivre. La musique coule toujours dans mes veines, mais moins la peine. De temps en temps, il me prend l'envie de repasser par ici, de poster un autre écrit. Non pas que j'ai à nouveau quelque chose à dire, mais juste pour vous lire. Serez-vous encore ou toujours là, depuis le temps qu'ici ça ne vit pas ? J'imagine que non, que vous serez partis sous d'autres sphères, voire loin de la blogosphère. Je ne poste plus, mais d'autres non plus. Je ne me suis pourtant pas lassée de cet endroit mais il m'est désormais impossible d'écrire des lignes comme j'écrirai de la musique, avec des variations, des pleins, des déliés, des vibrations, des rythmes, des rimes. La faute à quoi ? La douleur qui est moins vive, la pharmacopée ingurgitée qui nivèle à hauteur d'encéphalogramme plat, les chagrins comme les joies. Je ne m'en plaindrais pas. J'ai payé très cher pour savourer enfin le calme plat. Ces derniers temps je me repose. Exit les tours de la Défense, exit les amants qui ne me méritent pas. Exit les amis qui n'en étaient pas. Bienvenue à la solitude qui ne me torture plus comme un oiseau entre les pattes d'un chat. Bienvenue à la tranquillité, l'apaisement, le sommeil. Enfin. Le ciel n'est pas bleu éclatant. Il s'éclaircit petitement ou se plombe légèrement, mais jamais autant, jamais tout à fait, moins qu'avant.

Ça fait plus de deux ans que je me tais à présent. Je me suis tue non parce que je n'avais rien à dire. Je me suis tue parce que je ne savais pas écrire ce que j'avais à dire. Je me suis tue parce que je ne voulais rien dire. Il y avait pourtant des choses à raconter, à expliquer, à coucher sur le papier pour mieux comprendre. A donner enfin à lire des choses plus gaies et épanouissantes que les textes précédents. Mais je n'en avais pas envie. Ce que je vivais alors dans un cocon, je n'avais pas envie que ça sorte. L'histoire était belle. Les prémices en ont été écrits ici, les premiers moments, les premiers échanges, les premiers doutes, le premier matin. Les jours passaient, les choses n'en étaient pas moins intenses, mais elles s'apaisaient, grandissaient, se mettaient en place... Peut-être. Je voulais  les garder dans leur cocon, ne pas ouvrir la porte. Garder pour moi, pour lui, ce que nous étions quand nous étions ensemble. 

Le temps viendrait, forcément, où rien ne serait plus facile. Le temps viendrait, forcément, où le ciel s'assombrirait, où la pluie tomberait en fines gouttes ou en orage. Je me disais qu'il serait temps alors d'ouvrir la porte et de dire que la pluie mouille et que le ciel menace. Mais je ne l'ai pas fait. J'ai gardé pour moi tous les moments, les précieux comme les autres.  

Pendant ces deux ans où je n'ai pas été ici, j'ai embrassé, ri, joué de la musique, me suis nourrie d'autres vies. J'ai écouté, parlé, j'ai vécu. J'ai pleuré, sombré. Je me suis perdue, je me suis blessée, j'ai voulu rendre l'âme et n'ai pas pu. J'ai pleuré, j'ai dormi, j'ai survécu. Et me voilà aujourd'hui dans un ciel que je trouve pâle mais néanmoins bleu. Et me voilà aujourd'hui sans perspective mais avec l'espoir qu'il fera sans doute de moins en moins froid, de plus en plus beau, de moins en moins vide.

J'écris ce texte qui sera peut-être le dernier, pour tout ceux qui m'ont dit qu'ils aimaient me lire, pour celles et ceux qui voulaient que je sois moins silencieuse, pour ceux qui des mois de mutisme plus tard passaient toujours voir si quelque chose avait bougé de ce côté.

Je ne sais pas écrire quand je vais bien ou plutôt, je ne sais pas écrire quand je ne vais pas mal. Alors, je croise les doigts pour que cet endroit reste blanc ou qu'il se peuple de messages mal écrits et banals.

vendredi 13 novembre 2009

Awesome blogger

J'ai mis un peu de temps à réagir étant "ailleurs" depuis quelques jours, mais tout arrive.
Alors : Saravati, merci de m'avoir décerné cet "awesome blogger".
Venant de vous, j'en suis flattée, c'est clair.

A chaque tag pourtant, je me défile un peu je l'avoue. Vais-je faire pareil ?
Pour une fois, je vais essayer de jouer le jeu... mais peut-être pas jusqu'au bout.


Voilà ce qu'il fau(drai)t faire :

1. Remercier celui ou celle qui t'a attribué cette distinction.
2 & 3. Copier l'award et le poster sur son blog.
4. Dire 7 choses que les lecteurs ne savent pas sur toi.
5. & 6. Mettre le lien de 7 bloggeurs et les prévenir que je les ai distingués à leur tour.

Arf, c'est maintenant que ça se complique et demande un minimum-maximum de réflexion. Être originale sans subterfuge, plutôt drôle si possible, éviter de trébucher dans des sentiers cent fois battus, dire quelque chose tout en ne disant rien... Je ne suis pas faite pour cet exercice. Tant pis, allons-y !

Voilà donc 7 choses sur moi, ni drôles, ni originales car j'ai une méga flemme ce soir et la tête qui ressemble à un trou noir, mais que tu ne sais pas, toi qui me lis mais ne me connais pas.

1. Je fume des Lucky Strike... Trop, beaucoup trop. Pourtant, j'ai les dents blanches. Va comprendre.
2. Je ne distinguerai pas 7 bloggeurs par cet (sept) award. Et ne les préviendrai donc pas non plus. Non pas que je n'ai pas en tête d'"awesome bloggeurs". Ma tête et ma blogroll en sont pleines et de bien plus "awesome" que moi.
3. Mais je suis paradoxale au point* de ne pas aimer les chaines, de ne pas avoir envie d'y participer et en même temps d'être flattée qu'on pense à moi dans ces cas là. Drôle de paradoxe...
4. Je chausse du 38.
5. Je n'ai jamais compté mais je pense que mes placards contiennent plus de 80 paires de chaussures. La plus ancienne : des cuissardes Charles Jourdan en daim noir, d'il y a 20 ans, que je porte encore ou toujours... Je ne sais pas quel est le meilleur adverbe.
6. Je n'aime pas le whisky SAUF le Lagavullin. Douze ou seize ans d'âge, je m'en fous, je ne fais pas la différence. C'est le goût de la tourbe qui m'enivre.
7. Si je devais choisir 3 morceaux et aucun autre à écouter pour le reste de ma vie, il y a des chances qu'à ce jour - mais tout change, tout évolue, tout bouge - le tiercé gagnant soit : Ain't No Sunshine I Bill Withers, Karmacoma I Massive Attack-Tricky et Only Rain I No-Man

* Il y a bien pire paradoxe, j'avoue. Celui-ci est un petit, mais il en existe aussi des grands que j'assume tout autant.

dimanche 8 novembre 2009

Ressemblances

Ressemblance troublante
de ce visage qui s'efface
de ces cheveux qui masquent ces yeux
de ces lèvres murées quelques heures
de ces mots muets un moment
et qui me déchirent de douleur le tympan.


















Isolation_by_SEnigmaticX


jeudi 29 octobre 2009

Merci

Il y a des lectures qui provoquent finalement le contraire de ce qu'elles devraient faire.

Ce soir, je suis tombée par hasard sur quelques lignes qui racontaient les matins tristes, ceux où on se lève sans chaleur, en catimini, où on ramasse ses fringues de la veille, où on part en évitant que la porte fasse du bruit et où on marche seule vers le métro, la tête et les pensées mal à l'aise à travers des rues qu'on ne connait pas. Ces jours où malgré tout, on espère toute la journée sans y croire, un mail ou un texto.

Ce soir, cette lecture inattendue et finalement très banale, génère chez moi quelque chose qui l'est moins. Elle génère l'envie de dire merci et aussi de voir le verre à moitié plein.

Merci pour ce premier matin plein de tendresse et de douceur, de café chaud, et de marcher à deux dans les couloirs du métro. Merci de ce long baiser dans une rame pleine. Merci de ce mail qui est arrivé avant moi au bureau. Merci pour les autres qui ont suivi ces réveils, quand je n'étais pas à l'adresse habituelle. Merci d'avoir refermé la porte derrière moi. Merci d'avoir pensé à ma place au paquet de cigarettes, au ticket de métro que je n'avais pas. Merci pour ce réveil qui n'a pas été froid. Merci de m'avoir souri dès la première fois.


Philip Glass I Morning Passages


PS : Et si c'était ma réponse au tag de Oh!91 ? ^^
Rien n'était prémédité, j'ai écrit ce texte juste avant d'être taguée. Mais après tout, la première fois et le premier matin, ça a pas mal de choses en commun...

mardi 27 octobre 2009

Parce que

- Parce qu'il y a quelques blonds et quelques blondes qui lisent ce blog (cf. post précédent),
- Parce qu'il est insupportable que certains fonctionnent encore avec cette grosse daube de Deezer,
- Parce que je suis définitivement une bonne copine,
- Parce que j'ai envie que vous écoutiez ce que je me décarcasse parfois à vous poster :

Voici un nouveau lien, pour accéder gratuitement et immédiatement à Spotify (sans attendre de recevoir une invitation, je précise !). Remplissez les cases et hop, ça marche !

Pour ceux qui feront ce que je leur dis, en bonus, une sélection des incontournables de l'automne. Bon, y a à boire et à manger là dedans. Ce n'est pas "ma" playlist, mais celle de Spotify (pour faire plaisir aux labels qui ont passé des accords j'imagine...)

Et,
- Parce qu'ils sont décidément très productifs,
- Parce que leur concert du 10 octobre au Zénith était purement envoûtant,
- Parce que ça faisait juste longtemps que je n'avais pas eu autant de bonheur et le sourire à un concert :

Je vous propose pour ma part, d'écouter, pour ceux qui seraient passés à côté, un extrait du nouvel opus d'Archive ("Controlling Crowds Part IV"), sorti le 19 octobre, quelques mois seulement après "Controlling Crowds". Pour le clip et les yeux bleus de Dave Pen, c'est ici : Archive I The Empty Bottle


Voilà, c'est tout. A plus tard !

vendredi 23 octobre 2009

Marée noire

Il y a cette angoisse permanente qui m'étreint le ventre alors que tout devrait aller, que je devrai sourire qu'il pleuve ou qu'il vente et regarder loin comme il l'a souhaité. Mais le doute est toxique et mon mercure intérieur ne remonte que lorsque je sens le moment approcher, où toutes les questions et les doutes vont fondre parce qu'il fera ce geste tendre et que je verrai les flammes dans ses yeux danser. Pour l'heure, j'enrage de voir cette avalanche de mails qui ruisselle mais n'en charrie aucun des siens. J'ai un besoin puéril d'être rassurée en permanence, résurgences de l'enfance où jamais rien ne se passait comme il aurait été normal de l'espérer. Résurgences narcotiques dont je ne peux me sevrer, d'une époque où le simple fait d'espérer voyait forcément la déception encore plus grande arriver. On parle de traverser l'Europe, de trouver l'endroit qui nous serait à jamais associé et pourtant, dans le même temps, je pense à cette liberté qu'il ne cesse d'évoquer par des biais détournés. Ma lucidité et mon pessimisme corrosifs m'empêchent de profiter des moments d'attente, qui comme autant de bonbons acidulés devraient ravir ma langue mais aussi légèrement l'agacer. Je suis dans le tourment contradictoire d'être à la fois l'objet d'attentions touchantes et d'espoir que je crée, mais aussi l'absente indolore quand j'ai franchi le seuil de sa porte et laissé ses lèvres de l'autre côté. Je sais que ce n'est pas ce qu'il en est et que je peuple pour quelques temps encore le lieu que j'ai quitté. Pourtant, peu à peu, les sensations et les mots s'estompent et partent sans doute rejoindre les rives d'une autre, jusqu'à ce que le courant dans un reflux apporte sur la berge de mon ventre ses cheveux à nouveau revenus. J'aimerai pouvoir cumuler les genres, lui dire oui aujourd'hui et avoir envie d'un autre demain. Mais ma tête et mon corps sont pour l'instant du moins, les passagers frustrés d'un seul chalutier. Comme les marins sur le quai, ils ne peuvent qu'attendre résignés, l'horaire salvateur de la marée.

lundi 19 octobre 2009

Post coïtum omne animal triste est

"Le week-end fut excellent". Ça fait des lustres que je n'ai pas écrit un truc pareil. J'ai répondu ces quatre mots à celui qui innocemment, venait prendre de mes nouvelles. Je me suis arrêtée là, mais voilà ce que j'aurai pu écrire derrière.
Je suis dans un état bizarre, une sorte de torpeur, mêlée de spleen et de peur. La cigarette de onze heures a été un calvaire. Paroles de business-men où je ne comprenais rien, tête ailleurs, pieds enlisés dans une terre meuble, à me demander où je pourrais bien être ailleurs, ou alors à me demander où je pourrais être bien, ailleurs. Je suis dans une sorte de torpeur qui n'a rien à voir avec l'état cotonneux de plénitude de ces dernières heures, quand la météo est calée sur le bleu, quand on a plongé dans le beau, nagé dans le chaud. J'avale ce matin un cocktail amer de mollesse, de spleen et de peur. Pour la première fois de ma vie, j'ai le post coïtum destructeur. Je voudrais dormir, moi qui ne dors jamais, me réveiller et que rien n'ait existé. Je relis ses mots : "Je n'aime pas le passé : Il n'est pas modifiable. Je n'aime pas le futur : Il n'est jamais certain. Je n'aime pas le présent : Tu n'es pas entre mes bras." Ils résument l'état dans lequel je me sens. Pas de passé, pas de présent, pas de futur. C'est le néant. En résumé, un trou noir qui absorbe ma volonté, mon énergie vitale. Je voudrais m'endormir à l'instant, me réveiller et que rien n'ait existé. Ce matin, je suis dans une sorte de torpeur et j'ai peur...