vendredi 3 juillet 2009

Tous les jours sans faillir

Je voudrais écrire des mots qui te seraient destinés,
des phrases que si longtemps tu as aimées.

Je voudrais entendre à nouveau sonner
et voir les lettres de ton prénom danser.

Je voudrais qu'il y ait la fièvre dans les lignes échangées,
qu'il y ait la moiteur de nos lèvres dans le son de nos voix partagées.

Je voudrais que le soleil de juillet remplace la pluie de décembre et sèche mon cœur noyé.

Je voudrais repartir en arrière pour savoir mieux tout endurer,
que tu sois là, encore, tout près, à mes côtés.

Je voudrais faire volte-face et reprendre ma place,
me satisfaire de n'être dans ta vie qu'une trace.

Mais je suis là, anesthésiée et muette,
comme murée dans l'indifférence du passé.

Mais je suis là, paralysée et défaite,
les émotions shootées, les souvenirs opiacés.

Mais je suis là et je sens que rien n'est effacé,
que comme une ombre tu guettes chaque pas que je fais.

Mais je suis là, la vie en sommeil, à tricher pour oublier
que je murmure à d'autres ce que j'aurai voulu te crier.

Alors, en ces temps d'anniversaires, souviens toi l'année dernière,
quand tu avais mon cœur sous tes doigts,
quand je tenais le tien dans ma voix.

On y a cru, toi et moi.

Tous les jours sans faillir,
toutes les heures sans mentir,
chaque minute à en rire,
chaque seconde à en jouir.

17 commentaires:

Bougrenette a dit…

De me dire : j'espère qu'il lit ce blog, une si belle déclaration, il serait dommage que non.

Gaspard a dit…

c'était vraiment tout ça ?? waooww... s'il lit il ne peut que faire signe...

Noemeye a dit…

t'as vraiment une plume magnifique...

les nuages bavards a dit…

@ Bougrenette
Il a été l'instigateur de ce blog, instigateur involontaire, mais instigateur quand même et lecteur assidu, me complimentant souvent, m'encourageant toujours. Aujourd'hui, je pense qu'il ne l'est plus, ni lecteur, ni assidu. Dommage, oui...

@ Gaspard
En y réfléchissant, ce serait sans doute à moi de faire signe... J'en sais rien, je ne sais plus.

@ Noemeye
Je trouve souvent mièvres et ridicules les mots que j'aligne... Alors quand tu aimes ce que j'écris, ça atténue un peu mon doute et m'encourage à faire mieux, si je peux. Merci Noemy.

Steph a dit…

Ecrire, publier, proposer, c'est à la fois doux et violent, apaisant et anxiogène. Vous avez raison d'oser le faire, car vos mots sont très beaux. Ecrire c'est se mettre à nu et vous etes ravissante dans le plus simple appareil :-).
Pau un autre biais, un autre art, j'ai aussi vécu ce vertige de se lancer, malgré les doutes, C'est fort.

les nuages bavards a dit…

@ Steph
Bonjour Steph et bienvenu ici ! Merci pour ces jolis compliments et ces encouragements. Si vous êtes aussi charmant à chacun de vos passages, revenez souvent ! ;)
PS : si c'est permis de le savoir (car je suis curieuse que voulez-vous),quel art vous a donné vertige et doutes ?

Philo a dit…

J'ai souvent eu envie d'écrire ce genre de déclaration à titre posthume.
Je n'ai jamais osé, mais c'est bien de le voir formulé ailleurs, pour se rendre compte que ce ne sont pas des pensées totalement idiotes, ni inutiles ...

Noemeye a dit…

Moi j'aligne des mots mièvres et ridicules (c'est pour ça qu'il restent bien au chaud à l'bri d'yeux autres que les miens) et quand je lis les tiens je confirme: les miens sont mièvres et ridicules, les tiens sont super touchants et vraiment bien tournés. en tout cas moi ils me touchent :)

les nuages bavards a dit…

@ Philo
Jamais osé dis-tu. Peur de quoi ? Du ridicule ? De la façon dont ce serait reçu ? Je pars du principe que, sauf si on s'adresse à un(e)abruti(e), ça ne peut pas être mal perçu ; ce ne sont que des choses positives à l'égard de l'autre, des sentiments et des pensées qui montrent qu'on n'a pas 'joué', qu'intensité et sincérité faisaient partie de l'histoire. Sur le côté "utile" de la chose, en revanche je suis plus réservée... Mais si on ne faisait, disait, écrivait que des choses utiles, tout serait si aseptisé et clinique, que les émotions qui nous font avancer seraient définitivement momifiées. Non ?

@ Noemeye
Avec le recul, j'ai toujours trouvé que chaque chose ou situation difficile, douloureuse, pénible, m'avait apporté un truc 'positif' qui, sinon, n'aurait peut-être pas été : être plus tolérante , mieux comprendre les autres, coder en html, apprendre le roller... des trucs plutôt bien en somme (c'est mon côté positif ça... si, si il existe ;)). Cette fois, je me dis que ça m'aura conduite à écrire quelques lignes qui m'amènent à croiser une fille de l'autre bout de la Terre, qui surfe sur les plus belles eaux du monde, qui fait des photos superbes et que mes mots mièvres et ridicules, font parfois kiffer ! ;) Et je me dis que finalement, la vie est bien faite. :)

Steph a dit…

Chère POL, je suis ravi que vous trouviez mes mots charmants. Ils sont sincères.
"que je murmure à d'autres ce que j'aurai voulu te crier"... quelle superbe phrase dans laquelle je trouve un potentiel érotique tout à fait troublant... :-) pardonnez moi si vous trouvez mes idées mal placées...
Pour ma part, c'est sur une scène que je me suis mis à nu (je parle au niveau intellectuel du terme bien sur...). Expérience forte en trac avant, en plaisir et en défoulement pendant... puis cet épuisement total après.... je ne veux pas faire trop long mais le bavard que je suis pourrait en faire quelques lignes... pas mal même ;-)
Sachez que j'adore la curiosité...

les nuages bavards a dit…

Cher Steph, je suis bluffée que vous trouviez un potentiel érotique à cette phrase. Je le pensais dissimulé, mais c'est bel et bien ce qu'elle voulait exprimer. Arf... Serai-je finalement si 'transparente' ? Vos idées sont donc tout à fait à la place qu'il fallait ! ;)
J'ai toujours été impressionnée par les gens capables de monter sur scène, car cette mise en danger, ce courage de la nudité, est d'une dimension bien plus grande que celle qu'il faut pour lancer quelques mots dans l'anonymat presque total de l'éther digital.
Merci d'avoir satisfait ma curiosité en répondant à ma demande. Cela dit et par là même, vous n'avez fait que l'attiser, c'est malin ! ;) D'autant que je me suis 'cassée le nez' sur votre profil vide...
A votre tour, sachez une chose : j'adore lire des lignes... beaucoup même ;)

Steph a dit…

Enchanté (et un peu rassuré) de voir que nous avons les idées aussi mal (ou bien) placées l'un que l'autre.
Pour ce qui est de la pudeur, rien n'est plus personnel!! Je n'oserais pas forcément parler comme vous le faites de choses si profondes. Pas sous cette forme là. Monter sur des planches et jouer des sentiments, des situations, c'est aussi porter un masque. Nous avons le texte, les costumes. La nudité n'est que relative.
Il y a certes le regard du public, c'est vrai. C'est quelque chose qui m'a transcendé, c'est vrai.
Mais je me rends compte que je parle comme un pro alors que je n'ai qu'une petite expérience d'amateur!! :-) Mais les sensations décrites sont véridiques.

les nuages bavards a dit…

@ Steph
Vous trouvez que je manque de pudeur ? Peut-être après tout... La pudeur pour moi ne se trouve pas dans les sentiments, les manques ou la douleur à exprimer ou pas, mais dans la manière de le faire. Je ne sais pas si je suis très claire mais je vous devine perspicace, alors vous aurez compris ce que je cherche à dire :)
Quant à la place des idées, bien ou mal, tout est très relatif... ;)

Steph a dit…

Loin de moi l'idée d'émettre le moindre jugement sur un manque de pudeur! Là n'était pas mon propos mais votre perspicacité a fait le tri. La mienne m'a permis, je pense, de saisir ce que vous vouliez dire. Et je je vous trouve d'ailleurs très claire.
La pudeur est un sentiment très relatif. Je me souviens d'une femme rencontrée il y a quelques années. Alors que nous connaissions depuis peu de temps, elle me parlait de choses douloureuses, intimes et très personnelles d'ordre familial. Ce qui me gênait bcp. Je trouvais cela fort impudique voire même presque pathologique. En revanche, lors d'une discussion fort légère, je lui demandais si elle se trouvait jolie. J'ai cru qu'elle allait me gifler, vexée par mon manque de respect de son intimité. Bien sûr, ces réactions font écho a ses propres douleurs mais cela m'a donné à réfléchir sur le fait que la pudeur est une notion bien relative.
Pour revenir à vos mots, je ne les trouve absolument pas impudiques. Je les trouve courageux. C'est ce que je voulais dire en affirmant que je n'aurais pas pu le faire.
J'ai fait très long... :-)

les nuages bavards a dit…

@ Steph
Mais non, mais non... ;-)

VéroPapillon a dit…

Déjà, ce texte il est superbe et pas mièvre du tout !!!!! C'est beau comme une feuille d'automne, des gouttes qui glissent sur un carreau, une étoile qui meurt, une larme, suis fan, ça me fait des frissons quand je lis. La beauté ça touche, alors oui, c'est beau.
Bises de papillon
J'adore l'expression de Philo : une sorte de "déclaration posthume"...

les nuages bavards a dit…

@ Véro
Je ne sais quoi dire... Je n'imaginais pas que ces quelques lignes feraient autant d'effet aux quelques uns qui me lisent. Et si je devais leur trouver une image pour les résumer, ce serait la tienne que je prendrai : "des gouttes qui glissent sur un carreau" et qui laissent des traces en attendant que le soleil refasse surface...

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