vendredi 17 avril 2009

Ca multiplie les cons aussi...

- Tu as pensé à moi quand ? C'était dimanche ?
- Oui, ici même, l'après-midi. Pourquoi ?
- Dimanche après-midi, je suis passé devant ton ancienne école... En arrivant au bureau lundi, j'ai recherché ton adresse. Impossible. Alors quand j'ai vu ton mail à 19h, j'étais comme un fou ! J'ai tout arrêté pour te répondre dans la seconde, pour que tu sois encore là, derrière l'écran, que tu ne partes pas du bureau avant de savoir que j'étais là, toujours au même endroit.
- Marrant... J'ai pensé à toi dimanche parce que je me disais que le net avait changé. Que j'avais eu de la chance il y a des années de rencontrer des gens qui avaient compté ou qui comptaient toujours, des hommes qui ne pensaient pas uniquement à consommer puis à jeter. Aujourd'hui, je ne crois plus que ce soit possible. En tous cas, c'est l'impression que j'en ai.
- Normal, tout le monde s'y est mis. Ça multiplie forcément les cons aussi.
- On se connait depuis quand nous deux ?
- Sept ans. Et ça fait trois ans qu'on ne s'est pas vu. Je crois savoir pourquoi...
- Ah ? Dis.
- Non... Enfin si... En tous cas ce que je sais, c'est que je suis toujours aussi bien, là, en face de toi.
- Tu es devenu sage ?
- Eh non... Je crois que je n'y arriverai pas. Ça m'entraîne pourtant dans des histoires incroyables. Comme à Istanbul, où je me suis retrouvé à dîner dans une famille musulmane, avec les parents de cette fille que je voyais lors de mes déplacements pendant quelques mois.
- Tu caches toujours la vérité aux femmes que tu rencontres ?
- Oui. Il n'y a que toi qui sait ce dont je suis capable. Et je suis capable du pire. Tu te souviens de ce que je t'ai dit ?
- Oui...
- C'est peut-être pour ça que je ne vais pas si bien depuis trois ans. Je n'ai jamais plus avoué ma part d'ombre...
- Pourquoi à moi ?
- Je ne sais pas. C'était naturel de te le dire. Je me sens moi avec toi, c'est peut-être pour ça. Et quoi que je te raconte de mes ignominies, même si tu détestes ce que je suis et que tu le dis, que tu es mon exact contraire, tu continues à me sourire.
- Sans doute parce que tu finis toujours par dire que tu n'es pas quelqu'un d'intéressant, que tu n'as rien à dire, que ton intérieur est vide. C'est paradoxal mais ça me touche et d'une certaine manière j'imagine que ça me rend unique à tes yeux.
- Pourtant tu sais que je suis un jeune con, que je n'aime pas les gens, qu'ils ne m'intéressent pas, que je suis capable de les trahir.
- Oui, c'est ce que tu dis... Pourtant, moins de 12h après mon mail et après trois ans de silence, tu es là. Tu as même fait le trajet pour me voir.
- Je crois que je vais continuer mes conneries jusqu'à ce que je ne puisse plus les faire... Parce que ça m'amuse, parce que c'est comme ça que je vais bien... Ça va s'arrêter quand tu crois ?
- Quand tu seras vieux et que tu ne pourras plus... Ou alors quand quelque chose de bien hard te tombera sur la gueule et que tu morfleras. Ça va arriver, t'en fais pas.
- Tu rentres quand de vacances ?
- Jeudi. Tu rentres quand de Lisbonne ?
- Samedi. Reviens vite...
- Toi aussi...

4 commentaires:

Dana a dit…

Apparemment, il ne sait pas que le sourire d'une femme peut, parfois, s'avérer plus redoutable qu'un coup de colère.

les nuages bavards a dit…

> Dana
C'est pour les sournoises, ça... Rien de tout ça ici, ni colère, ni douleur, rien que de la douceur.

VéroPapillon a dit…

les échanges avec des gens très différents sont très riches et quand on se comprend, malgré les antagonismes et bien c'est divin, ce dialogue l'est, je trouve !
Bises de papillon

ps : chouette tes vacances ??

les nuages bavards a dit…

> Véro
Cet échange existe et perdure malgré la vie, les situations qui fluctuent, les années qui passent et qui nous séparent, parce qu'aucun jugement de ma part n'est porté. Un échange qui "confesse" d'un côté et rend "à part" de l'autre, un échange "gagnant-gagnant" finalement.
Ouais, bon, faut dire aussi qu'il a des yeux à tomber, ça aide évidement ;))

PS : Oui, mais courtes et frileuses.

Enregistrer un commentaire