mercredi 14 janvier 2009

La salle d'attente

Je me retrouve à nouveau dans cette salle d'attente et tout revient. Tout me revient comme si ça m'avait quitté, ce qui n'est pourtant pas vrai. Ce n'est pas dans la salle d'attente que ça me revient. Ce n'est pas vrai non plus. C'est sur le trajet à pieds que j'y repense. Ce sera la première fois que j'irai là-bas sans que tes mots m'accompagnent, sans que tes mails s'alignent pour m'aider à tromper l'attente et l'angoisse. Ce sera la première fois que j'irai là-bas, sans que l'excitation de découvrir à chaque instant un nouveau mot de toi, ne vienne diluer les minutes toujours trop longues qui nous scindaient comme des siamois qu'on sépare. Et puis surtout, ce trajet de retour, celui pendant lequel je me pressais car tu disais "reviens vite, dépêche-toi, j'ai envie de toi !". Rien ce soir, ou tout comme, des sms qui résonnent. Des mots qui ne sont pas les tiens et qui ne me font rien. Des mots tendres auxquels je réponds en faisant semblant, pour déjouer l'ennui, pour tromper le manque. Et je rentre, il fait nuit. La pluie. Je mets les essuie-glace. Erreur Madame. Ce n'est pas sur le pare-brise qu'il pleut ce soir.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Les mots n'ont pas tous la même saveur quand le manque persiste.
Mais il faut bien tromper le temps qui ne balaie jamais totalement les larmes ...

Anonyme a dit…

quand on a l'impression que le présent est une salle d'attente ...

je me trompe ?

luz

Anonyme a dit…

Non, c'est trop triste... Ca donne pas envie d'aimer tout ça...
Va falloir arrêter de pleuvoir pour s'ouvrir aux...possibilités !
Bises de papillon

Anonyme a dit…

Qu'il sont durs ces premiers pas, seule, hein ?
Ca me parle tellement, tes mots, pourtant c'est si loin, mais la douleur parfois resurgit.
Suffit d'un visage familier, d'une exclamation dans une langue que j'ai parlée aussi.
Suffit de pousser la porte d'un endroit qui fut notre, un restaurant, un bar, et de ne plus m'y sentir chez moi. Suffit de s'abandonner aux souvenirs, parfois, pas trop longtemps parce que ça serre la gorge, et de me souvenir comme j'avançais sereine, alors.
Le pain perdu à la cannelle n'a plus la même saveur, quand on le mange seule devant sa télé.
Je t'embrasse.

les nuages bavards a dit…

> Philo
C'est un phénomène étrange d'ailleurs. Les mêmes mots, les mêmes lettres côte à côte, les mêmes sons qui disent le plein ou montrent le vide...

> Luz
"Si on bâtissait la maison du bonheur, la plus grande pièce serait la salle d'attente" (Jules Renard)... Et dire que je ne suis pas très patiente ! ;-)

> Véro
Mais non, c'est pas triste ! Ca montre qu'on ressent, qu'on aime, qu'on pense, qu'on pleure. C'est vivant.

> Fiso
Les premiers pas seule sont déjà oubliés. Très facilement d'ailleurs (trop peut-être ?). Plus difficiles, ceux que tu pensais faire, chaussée d'illusions et de vair et qui se dérobent sous tes yeux...
Je t'embrasse aussi.

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