lundi 19 janvier 2009

Ce garçon maquillé comme une fille

Nous étions amis. De ces amitiés fulgurantes dont je ne sais pas pourquoi j'ai le secret, la chance ou parfois le désarroi. Quelques mois à se connaître, mais déjà il arrivait, les bras chargés de baguettes, de sésame, de citronnelle et de soja, pour faire la cuisine chez moi. Le nantais habitait encore là. Ça l'amusait moyen je crois, quand en pleine nuit, il fallait déplier couette et matelas. Moi, ça me faisait rire. J'ai toujours aimé les gens fragiles, les mélanges atypiques, ceux dont la chaleur et l'exubérance font voler ma réserve et ma distance en éclats. Puis, sans un mot, soudain il n'était plus là. Triangle des Bermudes des amitiés hors norme... J'ai perdu très peu d'amis dans ma vie, n'accordant ma confiance qu'avec parcimonie. Alors quand ça arrive, je suis toujours incrédule, blessée, surprise.
Colosse d'argile, ce garçon maquillé comme une fille, réapparait aujourd'hui comme il est parti, sans un mot, sans bruit. Il a le même âge que toi, celui où l'adolescence n'est pas encore si loin mais où la vie a creusé quelques traces néanmoins. Et je me demande si tu vas faire comme lui, revenir un jour sans un bruit ? Et je ne peux toujours pas croire que tu sois aussi léger que l'air qui passe, aussi trompeur que son maquillage, aussi faux que ses ongles peints. Je suis sure que tu seras là demain.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Certaines choses auxquelles il faut croire, de toutes ses forces, croire au destin, aux hasards, à ce qui ne peut se briser dans l'absence, car il y a encore certaines évidences qui ne demandent aucunes explications, aucunes excuses, posées au bord de nos vies en équilibre. Je t'embrasse fort.

Anonyme a dit…

Je viens de te donner la réponse à ta question chez moi. @ +++

Bridget a dit…

Je reviens et redécouvre, à chaque fois. J'aime beaucoup ces mots, vraiment !

les nuages bavards a dit…

> Bougrenette
Pour croire, il faut avoir la foi... ou la confiance... mais c'est un peu synonyme je crois. Le plus difficile n'est pas de l'acquérir mais de ne pas la perdre. Je m'y emploie. Je t'embrasse fort aussi. Tes mots me touchent, tu sais pourquoi. ;-)

> Pierre-Jean
J'ai vu, merci PJ. Si jamais je l'achète, je te tiens au courant ! ;-)

> Bridget
Simplement, merci Bridget. C'est un beau compliment que je vous rends. A quand vous voulez, vous êtes chez vous ici

Anonyme a dit…

Oui, il y a de beaux hasards et ces jours, ces minutes, ces instants là, il faut les reconnaître et s'en réjouir.
C'est sympa, il faisait la cuisine ton ami de Nantes ?!
Bises de papillon

les nuages bavards a dit…

> Véro
Euh... rien à voir chère Véro ! "Le nantais" ne se maquillait pas quand même... Bises aussi.

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