lundi 22 décembre 2008

Les bottes noires

La dernière fois où elle l'a vu, c'était en juin. Ils ont déjeuné ensemble. Lorsqu'ils se sont quittés, comme autrefois il a cherché ses lèvres pour un baiser. Elle s'est détournée, ne ressentant plus l'envie qu'elle avait eu de lui il y a quelques années. Deux ou trois appels échangés depuis, et le dernier hier après-midi. Ils se sont dits qu'ils dîneraient demain pour se raconter leurs vies et partager quelques larmes aussi. Hier soir il la rappelle comme le ferait n'importe lequel de ses amis parce qu'il vit mal cette soirée inattendue pour lui. Elle lui parle, le vanne, il rit. Avec quelques heures d'avance il lui raconte alors sa vie, la décision qu'il a prise, ces 40 ans qui approchent, son divorce. Elle l'écoute, le comprend, le lui dit. Il évoque leur première rencontre, la buée sur les vitres de la voiture, ses bottes noires. Elle sourit, tergiverse, se tait. Il s'inquiète du souvenir sensuel qu'il a laissé, neutre, bon ou mauvais. Elle tempère, le rassure, n'a pas envie d'épiloguer. Il veut être sûr que leur passé n'engendre pas de gêne et lui dit qu'il aimerait qu'elle soit à nouveau sienne. Elle confirme que ce qu'ils ont à un moment partagé, ne génère aucun malaise, qu'elle a un lien avec lui, quelque soit ce qu'elle a dans la tête aujourd'hui. Elle reste évasive sur ses envies pour le ménager, pas la peine d'en rajouter. Et maintenant elle se demande comment elle va gérer ce dîner qu'elle n'envisageait que pour aérer quelques heures l'asphyxie qui l'envahit. Elle repense à ses mains glissant entre ses cuisses. A leur fébrilité quand elles rencontraient la dentelle de ses bas dépassant du haut de ses cuissardes en cuir. Elle se souvient de lui, allongé sur le lit, véritable objet de son plaisir à elle. Elle l'entend dire "Fais toi du bien ma belle. Je ne veux que ton plaisir, chérie". Ces pensées la laisse de marbre. Rien, pas une étincelle. Ce qu'elle veut aujourd'hui, jamais il ne l'a fait naître en elle. Elle veut aimer, fusionner, vibrer, de l'émotion plein le ventre, plein le coeur, plein la tête. A lui, elle n'a jamais pu donner que son amitié, son corps parfois et sa tendresse. Le poids de leur lien sera ce soir encore plus léger car son corps est possédé, sa tendresse attribuée.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

prem's !
je gagne quelque chose là quand même non ???

les nuages bavards a dit…

> 502
Allez, ok, puisque c'est Noël. Mais j'ai pas d'idée cette année... Qu'est ce qui te ferait plaisir ? ;)

Anonyme a dit…

Elle n'a pu donner "que son amitié, son corps, parfois sa tendresse", ben, je trouve que c'est déjà pas mal quand même d'avoir donner tout ça !
Bises de papillon

Anonyme a dit…

une tendresse attribuée ... quelle belle et douce idée, image, et tes mots que j'aime toujours autant, au temps qui passe. Je t'embrasse Princesse.

les nuages bavards a dit…

> VéroPapillon
Oui... ou pas assez, ça dépend de l'endroit où tu te places, non ?
Je t'embrasse.

> Bougrenette
Oh Toi, tu me flattes avec tes jolis mots ! Je t'embrasse Nénette ;)

Anonyme a dit…

Ce qui me ferait plaisir ?
Ce n'est pas une boite de chocolats.
Ce n'est pas une perceuse ou une visseuse-dévisseuse.
Ce n'est guère avouable ici sous peine de révéler une nature peu catholique...
C'est pourquoi je me contenterai d'un chèque cadeau de cinq mille euros.

les nuages bavards a dit…

> 502
5 000 € ? Petit joueur ! ;)

Anonyme a dit…

Je connais ça aussi.
Pas évident quand les souvenirs, dans la tête de l'autre, sont visiblement plus émus que dans sa propre tête. Et comme je ne sais pas faire semblant ... ;)
(tiens, c'est marrant, la vérification des mots me proposent de taper "dislers" pour valider mon comentaire ... dislers => dis-leur ?)

Anonyme a dit…

alors une photo de votre pied, chaussé comme il se doit, à votre cuisse.

Na.

les nuages bavards a dit…

> Fiso
Arrêtez donc, les filles, de me marabouter le code de vérification des mots s'il vous plait ! ;)

> 502
Mais comment faire pour retrouver cette fille pour qu'elle me prête ses bottes en cuir ?! Je crois que le plus simple est encore le chèque cadeau... ;)

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