mercredi 30 septembre 2009

Le don de Dieu

- Vous étiez quatre. Quatre "vous". Deux avaient vaincu et étaient heureuses, les deux autres avaient perdu et n'appréciaient pas. Moi aussi j'avais perdu mais je m'en foutais un peu. J'étais avec vous.

- Mais ça n'a rien d'un cauchemar, ça. C'est plutôt un rêve.


- Non, mes rêves de vous, c'était la semaine dernière. Hier, c'était bel et bien un cauchemar, attendez de voir. Nous sommes partis dans une voiture après vos victoires. Vous avez voulu conduire, la "vous", celle qui était un peu plus jeune que vous. Vous-même étiez à l'arrière. Vous conduisiez très vite. Nous avons croisé des lignes qui s'enchevêtraient, comme des rails de chemins de fer. Il y en avait dans tous les sens. Il était impossible de les suivre et vous alliez de plus en plus vite. Nous avons croisé ensuite comme une vieille usine, pleine de couleurs brune, beige, dorée et une lueur qui l'éclairait de l'arrière. C'était magnifique. Irréel. Vous conduisiez toujours aussi vite. Je vous demandais de ralentir, mais vous n'écoutiez pas. Et subitement devant nous, une chaine qui nous barrait la route et se tenant derrière, une autre "vous" entourée de chiens gigantesques. J'ai crié. Vous avez stoppé, êtes descendue de cette voiture et l'autre "vous", celle de derrière la barrière, grimée comme Kiss ou le Joker, exhortait ses chiens contre vous. C'était horrible. Vous connaissez ma peur de ces bêtes. Je suis descendu pour vous rejoindre, tenter de vous défendre et j'ai vu les crocs des chiens que vous avez alors dirigés contre moi. C'est là que je me suis réveillé en sueur, le sang plein d'adrénaline, le cœur battant à cent à l'heure...
En fait, vous n'étiez pas quatre ! Vous étiez cinq.

J'ai réfléchi à ce cauchemar depuis. Je crois qu'il essaie de me dire que vous êtes un mystère, une intrigue, que de toutes ces lignes qui s'enchevêtrent je ne sais laquelle suivre pour vous rejoindre. Mais les chiens, la barrière, le maquillage terrible, je pense que ça veut dire que vous pouvez être un danger pour moi...

Mais à moi il me semble que le danger, c'est lui. Le Diable a pris la forme de ses lèvres, la tentation celle de son odeur, ma damnation mon réveil dans son cou, mon enfer ses cheveux sur mon ventre, mon chemin de croix sa tendresse et mon calvaire volontaire sa voix et sa griffe d'argent sur moi.

God Is An Astronaut I All is Violent, All is Bright

17 commentaires:

Multi-sourires a dit…

Quand l'amour vous fait signe, suivez le.
Bien que ses voies soient dures et rudes.
Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui.
Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser.
Et quand il vous parle, croyez en lui.
Bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord dévaste vos jardins.
Car de même que l'amour vous couronne, il doit vous crucifier.
De même qu'il vous fait croître, il vous élague.
De même qu'il s'élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus délicates qui frémissent au soleil,
Ainsi il descendra jusqu'à vos racines et secouera leur emprise à la terre.
Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui.
Il vous bat pour vous mettre à nu.
Il vous tamise pour vous libérer de votre écorce.
Il vous broie jusqu'à la blancheur.
Il vous pétrit jusqu'à vous rendre souple.

extrait "l'amour de Gibran"

Bougrenette a dit…

Oula ça c'est un vrai bon cauchemard tiré par les cheveux à quatre épingles ...

Fiso a dit…

Heu ... à moi le dernier paragraphe m'apparaît comme un doux rêve, un de ceux qui nous donnent l'air con, si tu vois ce que je veux dire ... ;)

VéroPapillon a dit…

Ben là... Je crois en effet que tu commences à être foutue... Mais "foutue" ça peut être bien... Ton cœur bat à combien...??!! ;o)))
Bises ;o)

Philo a dit…

Je préfère aussi m'arrêter au dernier paragraphe qui me semble assez limpide.
C'est un peu comme chez Boug' avec ses dernières phrases ;)
L'air con qu'elle dit Fiso ?
Probablement ...
Mais il ne faut surtout pas s'en priver ! ;)
Bisous.

philachev a dit…

si les cauchemars avaient une vertu prémonitoire ça se saurait... le plus souvent ils ne sont que les fantômes du passé...
peur du temps qui s'accélère, peur de l'échec, peur d'être trompée et au final peur de s'engager car peur d'être déçue ou trahi... à creuser miss!

5 a dit…

Chemin de croix, calvaire... Je note que vous vous appropriez de plus en plus le vocabulaire évangélique. Je dirais donc que loin d'être foutue, vous êtes en voie d'être sauvée.

les nuages bavards a dit…

@ Multi-sourires
C'est très beau, mais on s'emballe un brin là quand même ;-)

@ Fiso
Gnia gnia gnia... ;-)

@ Véro
J'ai longtemps fait du cardio-training, pas d'affolement jeune-fille ! Mon cœur est solide.

@ Philo
Ça fait quand même deux fois voire trois, qu'on sous-entend qu'on ne comprend plus rien "chez moi". Je m'inquiète !

@ Philachev
Il a bien longtemps que je n'ai pas fait de cauchemar et je m'en porte plutôt bien. Creuser ? Non, aucun envie de déterrer pour ma part. Chacun sa pelle, chacun son trou, si j'ose dire...

@ 5 (c'est un nouveau genre? oO)
Vous avez perdu 2 attributs en route mon cher ! Celles qui vous connaissent seront navrées de l'apprendre.
Concernant le vocabulaire évangélique, vous avez raison. Il faut que je fasse attention à la rédemption, ça serait trop bête ;-)

Bougrenette a dit…

Et moi je me brosse pour une réponse ... la prochaine fois je te cogne le casque !

les nuages bavards a dit…

@ Bougrenette :D
Méheu... Non, non, pas frapper !
Toutes mes confuses ma poulette, je t'ai zappée involontaire :$
Bon, sinon, pour le vaudou dont je risque d'avoir besoin, je t'appelle... T'as déjà les épingles qui vont bien ;-)

Dana a dit…

Les sentiments sont nos couronnes d'épines : )

http://www.dailymotion.com/video/x17qb7_bob-marley-redemption-song_music

Bises.

Deftones75 a dit…

Je n'ai rien compris, mais je crois que ce soir, je suis Ministre de la Connerie et ne comprends rien de chez rien. Par contre, bonne nouvelle, j'ai mangé des chipolatas à midi. OK, tlm s'en fout, je sors...

les nuages bavards a dit…

@ Dana
Quelle jolie formule. Elle est de toi ?

@ Deftones75
"Nous sommes ce que nous mangeons" disent certains. Alors, non, on ne se fout pas de savoir que tu vas te transformer prochainement en chipolata.

Gaspard a dit…

l'impression de faire ce rêve en te lisant... belle maîtrise !

les nuages bavards a dit…

@ Gaspard
Merci :) Mais c'est sas doute parce qu'il m'a été bien raconté.

gicerilla a dit…

En effet, bien écrit puisqu'en le lisant j'y étais aussi. Je me suis toujours demandée s'il y avait du sens dans nos rêves, du sens que l'on puisse transposer dans notre réalité... Vous nous direz.

les nuages bavards a dit…

@ Gicerilla
J'ai toujours pensé qu'interpréter les rêves ressemblait aux horoscopes. On leur donne le sens dont on a envie. Mais depuis cette nuit et un autre rêve qu'on m'a dit, j'ai vu la réalité s'y incruster de façon étonnante et sensée. Alors pourquoi pas l'inverse ?

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