lundi 24 août 2009

Triangle des Bermudes

- "Je suis comme un pti garçon qui a eu un tiramisu d'enfer sous le nez... J'ai eu envie de toi tout le dîner."
- "J'ai envie de rentrer cet après-midi... Je viens gratter à ta porte ce soir ?".
- "J'ai envie d'être dans ta bouche toute la nuit..."
- "Je déjeune en famille, j'enfourche mon scooter et je remonte direct sur Paris... A ce soir."
- "Je te préviens, 5 heures de moto ça fatigue. Va falloir que tu t'occupes de moi..."
- "Je ne fais la route que pour te voir ! C'est grave si je suis naze ?"
- "Y a du monde. Je serai en retard mais j'arrive..."

8h00 ce matin, mon lit est vide.
Et on dit que les femmes sont inconstantes et allumeuses.
J'ai dû tomber sur une femme à barbe...


dimanche 16 août 2009

Points d'interrogation et de suspension

Il semble que je laisse ce blog en jachère.

Les blessures se referment et moi avec. Peut-être.

En tous cas, elles saignent moins et c'est déjà bien. Cicatrisation temporaire ou guérison complète ? Je l'ignore encore.

Je suis dans un no-man's land d'émotions et de sentiments. Je n'aime pas ça. Pourtant je sens que c'est reposant. Mais le repos et moi, ne sommes pas des amis chers, c'est juste un compagnon emmerdant.

Je n'ôte pas ma cuirasse facilement. J'ai mis sept ans à le faire dans le cas présent. Sept ans à faire attention à ne pas prêter le flanc, sept ans à ne laisser aucune brèche s'entrouvrir, sept ans à repousser consciencieusement chaque sourire, chaque parole, chaque sous-entendu qui aurait pu laisser mon flot jaillir, comme si j'avais une prescience de ce qui allait sans quoi advenir. La digue a cédé l'été dernier, mon cœur s'est noyé et ma raison engloutie avec.

Je me vois comme ces tatous que l'on croise sur le bord des routes en Guyane, pendus au bout d'une perche, dépecés, nus, et dont la carapace a laissé une trace profonde dans la chair.
J'ai peur aujourd'hui d'être dans l'incapacité de laisser à nouveau tomber l'armure, effrayée à l'idée qu'on me suspende au bout de cette perche...

Comment vais-je demain gérer la suite ? Je sais qu'il faut jouer pour gagner, je sais qu'il faut tenter pour avancer, je sais qu'il faut prendre des risques. Je l'ai toujours fait, ai souvent gagné mais quand il m'est arrivé de perdre, j'ai trop payé. J'ai réglé une addition à la hauteur de ce que j'ai donné, paradoxe s'il en est.

Je parle de moi ouvertement dans ce billet, alors que je n'ai jamais eu envie de le faire, jamais eu envie de raconter ma vie, ici. Je n'ai jamais envie de la raconter où que ce soit d'ailleurs...

C'est pourquoi jusque là, même si ce que j'ai écrit a toujours été le reflet autobiographique du moment, de ma vie de l'instant, je n'ai traduit que des émotions, des sentiments, sans trop en dire, sans être trop claire sur les événements qui me conduisaient à les ressentir. C'est ainsi que je conservai, curieusement sans doute, le maximum de pudeur.

Je me suis prise au jeu de l'écriture, mais surtout à celui du rythme. Je n'ai pas envie d'écrire autrement, du moins pas ici. Je suis une adepte du "concept" que j'ai pourtant galvaudé plusieurs fois dans ces pages, tout en répugnant à le faire. Je me sentais poussée par la nécessité factice, quand trop longtemps rien de plus fort ne prenait forme sous mes doigts, de faire vivre un minimum ce "chez moi", comme on dit dans cet univers.

Alors le choix est devant moi. Continuer à écrire un peu n'importe quoi sur ce blog, ce qui me passe par la tête, des moments, des instants futiles de ma vie, des découvertes, ou laisser cet espace en jachère et n'y revenir que lorsque j'aurai vraiment quelque chose d'intense à y mettre ?

A cette heure, je ne sais pas. Attendre le temps qu'il faudra pour que d'autres blessures me donnent le rythme nécessaire ?

Peut-être.