dimanche 31 mai 2009

Une odeur de vanille

J'ai ouvert ce blog fin août 2008. Un moment d'ennui professionnel, un moment de vacuité mailistique, le manque certain de M. parti en vacances, avec qui j'échangeais intensément depuis des mois et sans arrêt depuis des années. Sept, pour être précise.

Août donc, calme plat, circuits touristiques. Ouvrir ce blog a été mon tourisme à moi, cet été là. Je n'imaginais pas alors qu'il servirait à verbaliser ce que je n'allais pas pouvoir dire ailleurs. Je n'imaginais pas que ma vie prendrait cette tournure, ces blessures, ces déchirures. Je n'imaginais pas que M. finirait par prendre autant de place, qu'il laisserait autant de vide.
Mais j'imaginais encore moins qu'écrire quelques lignes me conduirait à rencontrer et à aimer, certains de ceux et de celles qui me lisent. Je n'imaginais surtout pas qu'un blog pouvait servir aussi (avant tout ?) à ça.

Tout ça n'a finalement aucun rapport avec ce qui va suivre et pourtant, ça m'a semblé être la seule introduction possible.

Comme je n'imaginais pas que des inconnus lisent les quelques lignes que j'accumule ici - je suis peu productive - , j'imaginais encore moins qu'on viendrait les survoler des quatre coins du monde ! 32 pays différents - je vous épargnerai la liste - sur les 198 que compte la planète et 5 continents représentés (manquent à l'appel l'Amérique du Sud et l'Antarctique). Pour un petit blog comme celui-ci et pour une fille qui n'est pas une vieille routarde de la blogosphère, ces chiffres me fascinent. Ils me fascinent et certains d'entre eux m'intriguent.

Comme tous les bloggueurs je crois, je me gargarise tous les jours de Google Analytics. C'est ainsi que j'ai remarqué il y a plusieurs mois, de fréquentes visites du Royaume-Uni. Toujours la même personne. Mon visiteur britannique m'a longtemps intrigué. Il s'est sans doute lassé car ces visites sont devenues très épisodiques.

Toute à ma perplexité analytique sur ce mystérieux inconnu (je privilégie le masculin pour deux raisons : la mienne déjà, qui fantasme que ce soit un homme et celle de la grammaire française), je vois soudain apparaitre la Polynésie dans la liste !

J'ai d'abord pensé à une erreur d'atterrissage comme en comportent beaucoup les moteurs de recherche. Mais au fil des jours, des semaines et maintenant des mois, je me suis aperçue qu'apparemment ce n'était pas le cas.

Un accès direct à ces pages, une visite quotidienne... Voilà qui était suffisant pour mettre en éveil mes antennes d'apprentie bloggueuse, mes tentacules d'analyste en herbe, mais plus sûrement mes vieux rêves de Tahiti, de navigation sur un bateau blanc, d'odeur de vanille, de sons qui caressent l'oreille : Moorea, Bora Bora, les Marquises... Et les Marquises, quand on est une princesse...

Alors voilà, vous qui êtes à l'autre bout de la Terre et qui venez chaque jour en un clic jet-lagger par ici et vous repaître de la grisaille parisienne, de la brume de mes tripes et de l'odeur de ma peine, faites moi un signe, juste un petit geste supplémentaire pour me prouver que Google Analytics n'est pas fou, qu'il existe bien là-bas du côté de Papetee, quelqu'un de chair et d'os, de sang et de rires, qui vient me lire. Sans nouvelle de vous, j'en déduirai que c'est un robot qui scrute et analyse et ça sera si décevant, que je ne veux l'imaginer pour l'instant.

Et tant que j'y suis, je suis triste de t'avoir perdu, ô toi l'anglais inconnu. Là encore, s'il te plait, fais-moi un signe, un mot, quelques lignes.

Voilà, j'ai sacrifié moi aussi à la tradition que je découvre récurrente, du billet sur les stat d'un blog.

La prochaine fois, je parle des mots-clés mais avec ce qui s'écrit ici, c'est déjà beaucoup moins poétique !

mercredi 27 mai 2009

Chaque minute, mais plus chaque seconde

Elle regarde sa cuisse, touche sa jambe. Sa peau se dessèche. Elle devrait y mettre de la crème. Elle tend le pied, admire ses ongles faits. Elle n'a plus mal ou si peu. Est-ce l'effet de l'âge que sa peau si lisse et si dorée craquèle à présent ? Elle sait bien qu'elle y pense, chaque jour, chaque minute mais plus chaque seconde. Elle va mieux. Elle masse la crème onctueuse sur son mollet tendu. Elle sent sa présence qui la suit, qui la hante, mais elle vit avec désormais. Elle caresse son genou replié. Elle sent bien qu'une partie d'elle est rugueuse comme cette peau qu'elle nourrit de beurre de karité. Quelques flashes fusent encore, intenses, mais elle s'évertue à ne pas les regarder. Elle a toujours aimé ses pieds. Elle contemple ses orteils et un sourire irrépressible perce en se souvenant de la sensation de coton dont il lui avait parlé. Depuis peu, elle l'a testée. Deux ou trois jours à peine. Ça n'a pas produit l'effet escompté. Le seul dont elle se souvienne, c'est qu'elle a regardé faire, médusée, en attendant de ressentir l'effet, non pas sur ses orteils, mais dans son cœur abîmé. Elle va mieux, c'est clair. Ça ne lui a rien fait. Elle est allongée sur le lit, la tête appuyée contre le mur, la jambe relevée. Elle était si sure qu'il reviendrait. Elle frotte ses mains l'une contre l'autre pour faire pénétrer l'excès de crème. Elle est fière d'elle. Elle n'a pas bronché vendredi quand, en entrant dans le salon, elle a entendu Jane's Addiction. Elle n'était pas seule pourtant, A. et elle sortaient du lit à l'instant. Mais rien, pas un soubresaut, pas une larme. Sur le moment elle s'est dit "Voilà, j'y suis !". Elle y repense depuis avec un brin de nostalgie. Avoir mal, c'est intense. Avoir mal, c'est vivre aussi. Tout est sec, tout est mort. Le fantôme rôde encore, mais elle n'a plus peur de lui.

lundi 18 mai 2009

Ecriture automatique #2

Six autres mots donnés dans cet échange de mail et quelques secondes pour tenter de les utiliser tous, d'en faire des phrases, des poèmes....
A l'instar de Gaspard, à vous de jouer si vous voulez !

"Regard, perdu, feeling, toucher, boire, mordre"


Mordre dans ton regard qui s’évapore,
Perdu dans l’éther fugace de l’aurore.

Boire, encore, ce feeling qui rend fort.

Aveuglée par l’odeur de la mort,

Toucher ta voix est devenu un véritable effort.

Je m'endors...

jeudi 14 mai 2009

Ecriture automatique #1

Six mots donnés au hasard d'un échange de mails hier au travail, et en quelques secondes m'essayer à en faire des phrases. Apparemment, son mood à lui était positif : "sourire, projet, avenir, sport, motivation, objectif".
Le mien...

Du fond de ton sourire sans souvenir,
La motivation fond et mes projets expirent.
Vivre est un objectif et un sport sans avenir.

dimanche 10 mai 2009

E la nave va

Ce petit con de A. me manque et quand je vois son mail de Bologne s'afficher, je ne me doutais pas que j'y étais finalement si attachée.
Nos soirées douces et tendres marquent ce soir leur absence. Plus que le sexe que nous faisions ensemble, ses idées farfelues et ses espoirs d'argent facilement gagné me laissent un vide que je n'imaginais pas éprouver.
Oui, mon ptit con préféré, j'ai vu qu'ils avaient interdit cette expo où nous étions allés un dimanche, quand j'étais loin de penser te voyant sur mon oreiller, qu'un jour tu compterais.
Oui, Raphaël c'est joli et oui, je sais que malgré ce que tu en dis, tu traverses la vie avec profondeur, maintenant plus que jamais.