mercredi 25 février 2009

25/02

Trois mois et je me réveille encore en sursaut dans la nuit, une seule pensée dans la tête, lui.
Trois mois et je tremble à chaque fois que j'ouvre cette boîte mail.
Trois mois et je pense qu'il faut que je considère que les fantômes restent enfin au cimetière.
Trois mois et j'ai peur de fermer la parenthèse, de mettre un point final à des mots éphémères, des émotions précaires.
Trois mois et j'étouffe d'une violence silencieuse, d'une lâcheté criante, d'une douceur sinueuse.
Trois mois et je perds le sens de l'air, du rire, de l'envie mais pas du manque de lui.
Je voudrais qu'on m'enlève le cortex, que le vent aspire jusqu'au moindre résidu de lui, qu'il avale ce mur de poussière qui m'interdit de voir (ce) qui est derrière.

lundi 23 février 2009

Regarde-moi dans les cieux - 2/2

Sa main continue de décrire de lents va et vient sur ma queue avec la complicité de cette couverture aux couleurs de la compagnie aérienne et ses yeux et sa bouche continuent de me déguster, par petites touches… Je ne tiens plus, j’ai envie d’elle, je lui propose de rejoindre les toilettes, le long courrier est calme quasiment tout le monde dort… Ses yeux s’illuminent en signe d’assentiment, je me reboutonne et me lève tant bien que mal en direction des toilettes de la « first class ». La voie est dégagée, le coté furieusement érotique et interdit de la scène font naître en moi de puissantes poussées d’adrénaline. Je referme la porte sans tirer le loquet. Au bout de quelques secondes, j’entends des pas feutrés et la porte s’ouvre lentement. Elle est assez petite, mince avec de beaux seins tendus et un visage pétillant et des yeux… Mon Dieu… Je l’enlace en la parcourant de mes mains, le long de son échine, sur ses fesses, sur la courbure de sa poitrine, je la respire, goûte avec mes lèvres la douceur de sa peau… Et commence doucement à faire glisser son haut et son soutien gorge, je découvre alors 2 somptueux seins blancs, que je m’empresse d’embrasser, de cajoler et de sucer, elle pousse quelques longs soupirs qui me font dire qu’elle ne regrette pas cette petite escapade. Je n’en peux plus d’excitation, je vais exploser mon jean et mon boxer, elle doit le sentir car elle s’extirpe doucement de mes caresses et s’accroupit devant moi en me déboutonnant le pantalon…

Sa bouche qui suce mes seins m’a rendu folle et m’a donné terriblement envie de sa main entre mes cuisses. Pourquoi n’a-t-il pas exploré mon string mouillé ? Il a bien fait finalement de ne pas me caresser tout de suite. Cette frustration là est si excitante, si enivrante. Elle génère une envie démesurée de lui, attisée par l’étroitesse de l’endroit où je me trouve, gonflée par la peur de se faire surprendre à deux, dans ce lieu en plein cieux. Son sexe que j’ai lentement et longuement branlé tout à l’heure, je veux en connaître le goût, je veux le faire durcir encore, je veux lui faire subir en plus fort, le tourment capiteux qu’il m’a infligé il y a quelques secondes encore. Il est à ma portée désormais, plus de jean, plus de boxer, rien que sa queue nue tendue vers ma bouche. Ma langue gourmande pique d’abord la goutte qui perle au bout de son gland et le lèche ensuite comme une glace italienne, l’enroulant lascivement, le dévorant méthodiquement. Entre ma bouche qui le suce, ma main droite qui accompagne mes lèvres et la gauche qui pétrit ses fesses musclées, je sens qu’il est comme moi, dingue de désir, fou d’envies, avide d’exploser tous nos sens. Je sens sa queue qui gonfle comme une voile en pleine mer, j’entends son souffle qui s’accélère et je l’abandonne là, remontant lentement le long de son corps que mes mains dénudent en retirant ce t-shirt, dernière barrière entre la peau chaude de son torse et la mienne chauffée à blanc.

Je n’en peux plus, je fais coulisser son pantalon et son string dans la foulée, j’hésite un instant à goûter son sexe de ma bouche mais l’envie de la pénétrer est trop forte, je la retourne doucement et appuie ses mains contre le miroir du lavabo en la regardant par le biais de cet excitant reflet. Elle se cambre un peu faisant encore ressortir ses fesses, je guide lentement ma queue de la naissance de celles-ci à son sexe détrempé, et m’enfonce d’un coup de rein en elle. Un éclair de plaisir me traverse l’échine, c’est chaud, c’est mouillé, c’est trop bon… Son intérieur m’enserre juste comme il faut, comme si elle avait été moulé pour moi… Je sens déjà les prémisses de la jouissance entre mes jambes… Ma queue me semble avoir doublé de volume tellement cette fille me fait bander et m’excite… Je commence lentement à aller et venir en elle, en caressant ses cheveux, son dos, ses seins, cette peau dont le parfum me rend à moitié dingue… Et je ne la quitte pas du regard à travers cet improbable miroir des toilettes exigües de cet airbus. Je sens mes bourses prêtes à exploser. Je ne vais pas tenir longtemps, c’est sûr... Elle aussi je crois, elle soupire et gémit déjà…

“The more we fly, the more we climb, the more we know, that heaven is a lie... Yeah”


Que c'est bon de le sentir en moi... Je n'en pouvais plus tellement j'avais envie qu'il me prenne... C'est fou, sa queue est faite pour moi ! C'est une sensation délectable de sentir parfois que les anatomies sont telles qu’elles sont comparables à un moulage et son empreinte. C'est un peu comme si nous avions déjà l'habitude de nous, comme si ma chatte avait déjà connu sa queue ou peut-être l’inverse… Ses yeux qui ne lâchent pas les miens m'excitent et me font couler plus que ces va et vient... Ses mains qui me parcourent à l'unisson de son plaisir qui monte, m'affolent et me déchaînent, je le veux encore plus fort, encore plus loin. Je sens mes reins qui instinctivement se cambrent, mes fesses qui se jettent à la rencontre de son sexe ardent... Je ne veux pas que ça s'arrête... Vite, ralentir le rythme pour faire durer l'étreinte.... Mais il ne l'entend pas comme ça visiblement ! Je sens ses mains qui puissamment saisissent mes hanches, je sens ses reins accélérer la danse, je sens ses doigts glisser vers mon ventre... Qu’il frôle mon clitoris et je vais défaillir dans l’instant... Je le vois fermer les yeux dans le reflet du miroir, je sens son ventre qui plaque violemment mes fesses, ses doigts qui me cherchent… Et nos jouissances pressurisées comme l’air ambiant de ce jet, qui s’appellent, se rejoignent et se libèrent enfin.

… Je me suis éveillé au milieu de la nuit, sans doute à cause du décalage horaire, j’entendais la symphonie des grenouilles tropicales à travers la moiteur de la nuit. J’ai déplié mon bras et suis tombé sur son corps nu, alanguit d’un profond sommeil. Tout m’est revenu d’un bloc… Le voyage mouvementé en avion, notre arrivée à l’aéroport, notre incapacité à nous séparer et cette nuit de sexe, de sensualité, de fusion de corps et de complicité d’esprit… Un sourire m’est venu automatiquement sur le visage…

Don't be shy, say goodbye, let's find out, If heaven is a lie... Never let me go, 'cause I'll never let you fall …”

Ses mains à lui, Luz
Ses mains à elle, les miennes.


Ghinzu - Cockpit Inferno
tilidom.com

vendredi 20 février 2009

21/02

13, 14, 14, 13... Le nombre des cigarettes que je m'astreins à respecter depuis quatre jours. Je fais des bâtons sur le paquet à chaque fois que j'en prends une. Ridicule... Je me subterfuge moi-même pour éviter d'en griller. Et je clame à qui veut l'entendre que c'est encore un jour de gagné. Ridicule, vraiment ! Changer ce mot de passe devient urgent. Des initiales, une date... Ridicule n'est pas assez fort. Pitoyablement ridicule serait sûrement plus vrai.
"Oui, je suis là. Oui, j'ai eu tes mails". Pas un mot de plus. Ridicule cette réponse laconique que j'ai faite... Ridicule, idiote et puérile. Ridiculement puérile, comme moi, qui n'arrive pas à décrocher, qui n'arrive pas à me sevrer, de lui, de la clope, de ce "nous" fantasmé. Je suis une tox de la nicotine, des émotions frelatées, des sentiments viciés.

Regarde-moi dans les cieux - 1/2

Je me suis retrouvé assis dans un vaste fauteuil de la première classe, moi qui avais l’habitude de la classe éco et de ces sièges en rang serré. Les hôtesses s’affairaient pour diriger et installer les passagers dans cet espace un peu à part, feutré. Elle est venue s’asseoir au siège voisin et la première chose que j’ai remarqué ce sont ces 2 magnifiques yeux verts et son joli sourire à mon intention. Onze heures de vol et j’étais tombé sur une voisine des plus charmantes. J’ai engagé la conversation, sur notre destination, le soleil, la mer d’émeraude qui nous attendait et toutes les banalités d’usage… J’étais troublé par son regard et sa voix douce et puis elle n’arrêtait pas de me sourire. Elle me parlait un peu de sa rupture récente et de son envie de ne pas se prendre la tête et de profiter de la vie, je lui racontais comment j’avais gagné ce voyage à cet improbable jeu sur internet. J’ai appelé l’hôtesse pour commander une bouteille de champagne. L’avion venait d’atteindre son altitude de croisière et je m’étais à peine aperçu du décollage tant je me régalais de nager dans les eaux colorées de ma voisine… L’alcool commençait à faire son effet et déjà je me sentais des velléités pour lui caresser doucement la main… Elle avait l’air de ne pas s’en plaindre… Au contraire je sentais par moment la pression et la soie de ses doigts.

Il est en train de me caresser la main et je ne m’en défends pas. Je me surprends même à jouer de ses doigts. Comment se fait-il que je sois si à l’aise ? Le champagne, assurément. J’adore les bulles, la saveur, l’amertume. Le champagne a sur moi un pouvoir aphrodisiaque puissant, me désinhibe vraiment. Sa main est fine, ses doigts souples. Une main de pianiste, de guitariste ? Et si je le lui demandais ? J’aurai peut-être l’air moins décérébré que ce que je donne à penser avec mon sourire niais et mes yeux qui pétillent désormais. Ses yeux, tiens c’est curieux, c’est ce que j’ai remarqué en premier chez lui. Normal, il était assis… D’où est-il déjà ? Ah oui, de Montpellier, c’est ça… La vie est tellement étonnante parfois. Je suis abonnée à la loose dans chaque trajet que je fais, dans chaque objet que j’achète. Toujours un problème. Mais aujourd’hui le surbooking des compagnies aériennes me fait m’asseoir en première classe à côté de ce mec seul et mignon, qui en moins d’une heure me charme, m’offre de partager son champagne, excite la peau de ma main qui par capillarité nerveuse, électrise le bout de mes seins…. Onze heures de vol… Décidément j’aime son allure, la chaleur qui se dégage de son corps… Onze heures de vol… On a le temps. Enfin oui, mais non en même temps… J’ai envie que la sensualité du champagne nous porte avant qu’elle ne s’évapore... ‘Jet-Sex’. Dans ma tête les premières notes ! Et si je me penchais pour lui souffler à l’oreille ces deux vers : « Sex turbulences, seats D and B, we drop our love bomb full of C » ?

Il va falloir qu’elle arrête de me regarder comme ça et de me caresser la main, sinon je vais lui sauter dessus, là, sur le siège, tant pis pour la déontologie aérienne et les hôtesses. Son corps me semble tout à fait à mon goût, avec ses belles fesses rondes matées l’espace d’un éclair à son arrivée et ses seins pleins dont j’aperçois par moment la naissance dans l’échancrure de son col. En plus, elle me fredonne un morceau de ce groupe belge que j’adore, Ghinzu – « jet sex ». « Here's the time for us to know, the secret sky for us to go, you’ve never been before, Oh no…».
La nuit commence à tomber dans la cabine, l’horizon se fait rouge sang par le hublot, et notre deuxième bouteille de champagne tombe sur la moquette épaisse, vide… Nos voisins dorment déjà avec leur bandeau sur les yeux et les hôtesses ont disparu de la circulation, tout est calme… Le film qui passe sur le dossier de devant me parait à des années lumière… Je commence à être très à l’étroit dans mon boxer… Elle me demande si je n’ai pas froid… Je lui réponds naïvement que non vu l’atmosphère… Mais elle me met doucement une couverture dessus et ne tarde pas à plonger sa main dessous… « Above the clouds, above them all, we draw the lines with smoke and coke, but you want some more …»

Est-ce qu’il me répond qu’il n’a pas froid parce qu’il n’a pas envie que je le caresse ou est-ce qu’il est juste déstabilisé ? Une seule façon de le savoir : le toucher, le frôler, prendre la température de son boxer, glisser ma main sous la couverture. Apparemment il n’est pas si déstabilisé que ça mon charmant compagnon de cabine ! Ma main qui glisse sur la couverture, il l’attrape au vol et la plaque sur la délicieuse raideur que je sens maintenant entre ses cuisses. Il bande, il soupire, j’ai envie de lui. Je me tourne à demi ; mes seins lourds et tendus aimantent son épaule, je continue les caresses à travers la toile denim et je vois son torse se soulever au rythme de sa respiration qui s’agite. Un à un les boutons du jean s’évanouissent et c’est son gland humide et brûlant que je sens forcer le haut du boxer et se libérer de cette emprise élastique. Mes doigts l’enserrent doucement, il tourne la tête et je devine dans la pénombre de la cabine qu’il plonge ses yeux dans les miens. Je prends ses lèvres qui s’approchent, je sens sa langue qui s’enroule. Nous sommes dans une bulle électrique au milieu de tous ces gens. Aucun doute n’est plus permis, nous sommes lancés sans parachute. « A jumbo jet, just you and me, no parachute, it's pilot free », c’est ce qu’il me chantonne à l’oreille quand nos langues ont cessé de se prendre. Il connait comme moi cette chanson par cœur, c’est un vrai délice, un vrai bonheur, une complicité rapide et étonnante dont je savoure les vibrations qu’elle fait naître dans mon ventre. (suite)

Ses mains à lui, Luz.
Ses mains à elle, les miennes.


Ghinzu - Jet Sex
tilidom.com

mardi 17 février 2009

17/02

"Tu n'es pas un plan sexuel, tu es un plan humain". Décidément, il a le sens de la formule ce garçon... Vais-je lui dire oui à lui aussi ? Pourquoi pas, pourquoi non ? En ce moment, je dis oui à tout. A n'importe quoi surtout. Oui à Milan, oui à ce mec de 33 ans qui veut co-locater chez moi un moment, oui à celui qui était destiné à n'être qu'un ami et qui s'est retrouvé dans mon lit. Je dis oui c'est moins d'énergie. Non c'est plus gourmand en calories. Je m'endors presque sur l'écran. Putain de virtuel de merde, ça aussi va falloir que j'arrête.

vendredi 13 février 2009

13/02

Puisque je n'écris rien depuis deux semaines, ni désir, ni douleur, je viens de décider de remplir ce blog version journal de bord.

Dimanche : pensées au bord de la nausée. Je sombre, je le sais. J'en reconnais chaque symptôme, chaque gorgée avalée. Depuis des jours, invariablement la même réponse à chaque question posée : "je ne sais pas, je ne sais pas". Et pleurer, pleurer encore comme pour régurgiter les tasses avalées.

Lundi : j'ai appelé le toubib qui m'a sauvée quand je me noyais entre deux rives, quinze ans en arrière. Répondeur. Pas laissé de message, pas rappelé... mais ça doit aller mieux puisque l'appel je l'ai passé.

Jeudi : Ça semble se confirmer. "Tu es redevenue rayonnante et solaire" me dit-on dans l'ascenseur alors que je collapse à l'intérieur... Y a comme un bug que je ne parviens pas à identifier, un grand écart pour lequel je n'ai plus la souplesse appropriée.

Je gère des millions, des centaines de gens, je pourrais réorganiser le trafic du Port de Marseille s'il le fallait, mais je suis incapable de canaliser ce qu'il y a à l'intérieur. Encore un bug, un grand écart destructeur.

On m'a dit hier : "Sauf si on est suicidaire, pourquoi se laisser sombrer puisqu'il faudra bien remonter ?". Logique simpliste mais implacable logique. C'est con, mais ça m'a marquée.

Je n'écoute plus de musique depuis deux semaines. C'est grave docteur ? Non, c'est que vous allez mieux. Écrire "ça va mieux" à chaque ligne, ça veut dire quoi Monsieur ? Rien, c'est juste une méthode, celle de mon confrère Monsieur Coué.

lundi 2 février 2009

Le premier jour du reste de nos vies

Mardi 27 janvier.
8h00. Il y a le kiné qui tente de réparer depuis près d'un an cette épaule fracturée. 9h00. Il y a le froid de la chaudière en panne et moi en train d'attendre le réparateur. 9h50. Il y a un café dans une tasse froissée, une cigarette dans le cendrier, le PC allumé. J'écris. 11h00. Je m'ennuie, je me connecte en parallèle sur MSN. 11h05. A. est là, on papote. Il me demande comment c'était Milan. Il ne sait pas pourquoi ni comment je suis allée là bas. Je ne le renseigne pas. Je fais juste une visite guidée de la ville. Il me dit qu'il veut qu'on parte ensemble à Berlin, le week-end prochain. Je ris, lui dis qu'on aurait l'air malin, moi qui pourrait à peu près être sa mère ! Il s'en tape, dit qu'il est bien quand on est ensemble, qu'il apprend des choses et qu'on rigole. Mouais, c'est surtout mes fesses qu'il aimerait (ap)prendre à Berlin !
12h00.
Il y a ce mail qui s'affiche. Je me raidis. Un mois que je l'attends, un mois que je l'espère, mais je n'y croyais pas aujourd'hui. Je le lis. Le premier mot me pétrifie. 12h00-12h15. Il y a moi qui le lis, qui le relis, et le relis encore entre les lignes. Je lis l'angoisse, je lis la peur, je lis des mots qui n'ont pas été écrits. Je pleure. Ça coule, je ne peux rien retenir. 12h15 - 13h30. Je suffoque, je pleure, je tremble. 13h35. J'envoie quelques lignes. Je dis que j'ai reçu, lu, compris, que je ne peux rien dire, que j'aime trop pour ne pas laisser se redresser le navire, m'oublier, partir. 14h00. Il fait 15° chez moi, -12° à l'intérieur. 14h30. A. me demande si ça va mieux, pourquoi je suis triste, pourquoi je pleure, si je veux qu'il vienne. Je ne dis rien, ou plutôt si, que je veux bien mais que j'ai juste besoin de parler, de me changer les idées, pas de baiser. Il dit ok... 14h30-20h. Je m'occupe, j'engueule le réparateur, je pleure, je regarde le plafond des heures, je suis perdue, j'ai mal, j'enrage, je ne comprends plus.
20h15.
Il y a un sms : "Je serai chez toi dans une heure". Je pleure. 20h30. Il y a moi qui prépare des pâtes ce que je n'ai pas fait depuis des mois, préparer quelque chose pour deux, pour trois, etc. Je pleure. 21h30. A. arrive, se goure d'immeuble, de porte, d'étage... 22h15. Il parle, il rit, fait son max pour me distraire. Le vin ne me saoule pas. 22h30. Je n'arrive pas à parler, rien ne sort. J'aurais aimé lui dire, lui raconter mais il ne saura rien de ce qui me broie. Je bois. Putain, rien à faire, ça ne me saoule pas ! Des larmes roulent. Je les essuie en cachette mais j'ai les yeux verts et l'eau les rend plus clairs, ça se voit. 22h50. Ses mains sur les miennes, ses bras autour de moi, ses baisers qui consolent mais me cherchent. Je vais me laisser faire, calmer peut-être la douleur quelques heures. 23h30. Ses mains me tiennent fort les hanches, son torse se penche, son souffle est dans mon cou, sa voix murmure à mon oreille "J'avais rêvé de te faire l'amour sur ton canapé". Ses mots me transpercent plus que sa queue, il ne voit pas mes yeux, les larmes roulent, je les retiens tant que je peux. Je sens que ma raison se perd. Ce n'est plus sa voix que j'entends me dire ça, mais celle d'un autre qui l'a dit cent fois et qui depuis midi n'est plus là. 00h20. J'ai joui, c'est à lui. Il veut venir sur mes seins. J'ai dit "Oui, viens". Et comme dans un cataclysme où tout converge pour me détruire, je le vois se raidir et jouir à n'en plus finir. J'entends alors cette première note et je sens que cette fois je ne pourrai rien contenir, je sanglote : Terry Callier commençait à chanter "Live With Me".
C'était le premier jour du reste de ma vie.