lundi 29 décembre 2008

Artefact

Chaque nuit un rêve. Chaque nuit en elle. Le matin il ne sait plus si c'est le rêve qui continue ou si c'est son cortex en éveil qui à chaque instant la rappelle. Quoiqu'il en soit elle était là, quelque part en lui au fond de sa nuit. Son sexe en témoigne, droit comme un mât, sa tête le confirme, focalisée sur son envie. Comme chaque jour il a des bribes d'instants neigeux quand il s'éveille, mais ce matin, il avait en plus le souvenir précis d'un moment de sa nuit. Les sensations extrêmes étaient encore si présentes, imprimées dans sa chair, traces brûlantes de ces instants érotiques et envoûtants, romantiques et pénétrants qu'il avait vécus toute la nuit avec elle. Et ce matin à 7h, avant de poser les pieds par terre, il revivait intensément les baisers échangés, partout comme des fous, dans la rue, dans les couloirs de l'hôtel qu'ils avaient choisi ensemble la veille. Il revoyait surtout sa jupe qui le rendait fou. Elle lui avait dit qu'elle était nue dessous pour qu'il puisse n'importe où, vérifier combien elle le voulait, combien elle mouillait. A se rappeler ces images irréelles, il fermait les yeux et sentait sa queue enfler comme une tempête. Mais ce n'était rien à côté du moment si net qui venait désormais remplir sa tête. La précision avec laquelle défilait la scène l'inondait de chaleur, lui vrillait à nouveau le ventre d'un désir si puissant qu'il en devenait obsédant. Cette scène qui s'était gravée en lui, fer rouge de sa nuit, la montrait allongée sur le lit, gémissante et offerte. Focus sur sa bouche qu'il admirait, sur sa bouche qu'il adorait. Zoom sur l'instant où il avait soulevé sa jupe et découvert sa chatte imberbe, ruisselante et ouverte. Gros plan sur celui où, magie du rêve, désordre du moment, sa main caressait ses cuisses, sa langue fouillait son sexe. Il avait gardé l'empreinte de ce frisson incroyable qui l'avait secoué quand il l'avait prise par derrière, englobant ses seins dans ses mains pour la serrer encore plus fort, pour la pénétrer encore plus loin. C'est fou, c'était bien sa voix cette nuit dans ce rêve. C'est fou, c'était bien SA voix qu'il avait dans la tête. Dérèglement des sens, confusion du jour et de la nuit, mélange du réel et de l'envie, ça avait été tellement fort cette nuit, que ce matin il éprouvait l'étrange phénomène que vivent ceux, amputés d'une jambe, qui sentent quand même sa présence là où il n'y a plus rien.

mercredi 24 décembre 2008

Voeu ? Voeu !

"C'est bizarre, un vœu. Ça meurt, comme un flocon sur le doigt. Au début c'est inoffensif et les dieux ne se vengent pas. Ils se moquent de vous."
Yann Queffélec - "Osmose"

lundi 22 décembre 2008

Les bottes noires

La dernière fois où elle l'a vu, c'était en juin. Ils ont déjeuné ensemble. Lorsqu'ils se sont quittés, comme autrefois il a cherché ses lèvres pour un baiser. Elle s'est détournée, ne ressentant plus l'envie qu'elle avait eu de lui il y a quelques années. Deux ou trois appels échangés depuis, et le dernier hier après-midi. Ils se sont dits qu'ils dîneraient demain pour se raconter leurs vies et partager quelques larmes aussi. Hier soir il la rappelle comme le ferait n'importe lequel de ses amis parce qu'il vit mal cette soirée inattendue pour lui. Elle lui parle, le vanne, il rit. Avec quelques heures d'avance il lui raconte alors sa vie, la décision qu'il a prise, ces 40 ans qui approchent, son divorce. Elle l'écoute, le comprend, le lui dit. Il évoque leur première rencontre, la buée sur les vitres de la voiture, ses bottes noires. Elle sourit, tergiverse, se tait. Il s'inquiète du souvenir sensuel qu'il a laissé, neutre, bon ou mauvais. Elle tempère, le rassure, n'a pas envie d'épiloguer. Il veut être sûr que leur passé n'engendre pas de gêne et lui dit qu'il aimerait qu'elle soit à nouveau sienne. Elle confirme que ce qu'ils ont à un moment partagé, ne génère aucun malaise, qu'elle a un lien avec lui, quelque soit ce qu'elle a dans la tête aujourd'hui. Elle reste évasive sur ses envies pour le ménager, pas la peine d'en rajouter. Et maintenant elle se demande comment elle va gérer ce dîner qu'elle n'envisageait que pour aérer quelques heures l'asphyxie qui l'envahit. Elle repense à ses mains glissant entre ses cuisses. A leur fébrilité quand elles rencontraient la dentelle de ses bas dépassant du haut de ses cuissardes en cuir. Elle se souvient de lui, allongé sur le lit, véritable objet de son plaisir à elle. Elle l'entend dire "Fais toi du bien ma belle. Je ne veux que ton plaisir, chérie". Ces pensées la laisse de marbre. Rien, pas une étincelle. Ce qu'elle veut aujourd'hui, jamais il ne l'a fait naître en elle. Elle veut aimer, fusionner, vibrer, de l'émotion plein le ventre, plein le coeur, plein la tête. A lui, elle n'a jamais pu donner que son amitié, son corps parfois et sa tendresse. Le poids de leur lien sera ce soir encore plus léger car son corps est possédé, sa tendresse attribuée.

jeudi 18 décembre 2008

Todo List

Cracher mon cœur,
Ramasser les miettes ?
Purger ma tête,
Gruger l'esprit ?
Brûler mon corps,
Ouvrir les jambes ?
Solder mes rêves,
Singer l'envie ?
Tuer l'attente,
Mentir ma vie ?
Oublier ?
Se perdre.


tilidom.com

I Am Kloot

lundi 15 décembre 2008

Les ailes du désir

Ils se désirent depuis des mois, et encore le désir ne semble pas être un concept assez fort quand on les entend ces deux là. Lui parle de fusion, de vouloir ne faire plus qu’un avec elle, il lui dit qu’il ne sait pas ni comment ni pourquoi mais que la seule chose qui le hante, c’est de s’ouvrir en deux pour pouvoir l'englober en entier. Qu’elle est partout en lui, qu’elle l’habite totalement, sa tête, ses bras, son cœur, son ventre et qu’il n’a de cesse de bander, qu’il veut la serrer, la lécher, la boire, la prendre. Il la voit partout, veut embrasser son cou, téter ses seins, jouir de ses reins. Elle, elle est au point extrême. Elle lui a dit cent fois "je suis à Toi", elle lui a dit cent fois qu’elle lui donnerait tout son corps, tout son être, que la moindre parcelle lui appartiendrait, lui appartenait. Elle veut sentir la chaleur de sa peau, la raideur de son sexe, sa langue, ses doigts, les avoir au plus profond d'elle. S’ils devaient choisir une partie d’eux-mêmes et abandonner le reste, ils choisiraient leurs bouches pour connaître la fougue de leurs lèvres et l’extase de leurs langues qui s’enroulent. Mais comment résister alors à se prendre, l’un dans l’autre, l’un avec l’autre, l’un pour l’autre ? Ces mots qu’il répète souvent l’ont toujours faite chavirer. Comme lui, elle n’a plus qu’une idée en tête, se fondre dans son corps comme ils le sont déjà dans leurs têtes. Elle le veut comme elle n'a jamais voulu aucun homme. Il déborde d'elle comme il ne l'a jamais ressenti de sa vie. Ils s’envahissent l’un de l’autre, sourires immenses, tensions dans leurs ventres, électricité dans leurs têtes. Ils s’attendent et se veulent, se le répètent à l’infini. Ils sont fous l’un de l’autre, ils sont fous de ce "nous" qu’ils forment ensemble. Désirs et tendresse, douceur et sexe, gravité et joie, rire et tristesse. Tour à tour, ils sont tout ces deux là. L’intensité les submerge, la force de ce qu’ils éprouvent les rend dingues. Leurs mains tremblent, sa queue enfle, leurs mots vibrent ensemble. Son ventre ruisselle, leurs voix se répondent, son souffle s’assèche, leurs corps tanguent. C'est un miracle, c'est hors de tout. Mais de miracle à mirage, juste une lettre de différence, c'est tout...

dimanche 14 décembre 2008

Quantum of Solace *

- M., t'as assez mangé ?
- mm... moui, j ai plus faim.
- tu veux un yaourt ?
- mm, ch'ais pas. Y a quoi ?
- nature 0%, chocolat 0%, fromage blanc à la vanille ou fromage blanc nature...
- mm... à la vanille, mais ça dépend...
- ahh... et de quoi ?
- si ça sent trop la vanille, j'aime pas.
- ah ben je sais pas... bon, ben prends nature alors !
- nan... aime pas trop le fromage blanc nature et encore moins les trucs au chocolat dégueu à 0%
- ok... bon, et donc tu veux quoi?
- mm... donne la vanille. Tu le mangeras si j'aime pas ?
- oui, oui, moi je le mangerai, allez !
- bah voilà, tu donnes à S., la poubelle de table à droite, elle finit tout ce que tu veux pas !
- M., tu veux une pomme maintenant ?
- mm... ça dépend, c'est quoi comme pomme ?
- oh putain ! Va falloir qu'on lui trouve un mec sinon elle va continuer à être chiante ! On va t'inscrire sur Fessebouc, ça va aller vite... mais JE fais la fiche parce que si tu commences à lister ce que t'aimes et surtout ce que t'aimes pas, on est pas prêtes de le voir, le nouveau !
- ah ah ah, très drôle... Facebook, j'ai jamais compris à quoi ça servait ce machin, vu que tes "amis", c'est ceux que tu connais déjà dans la vie, avec qui t'as bossé 10 ans, dont t'as le number et tout le reste. C'est crétin !
- bon ben, on va te mettre sur Meetic !
- ah ouais t'as raison... lumineux comme idée ça, tient ! J'ai déjà donné. Je rappelle le nantais ou c'est pas utile ?
- euh... c'est qui le nantais ???
- laisse tomber S., c'est Y. !
- bah pourquoi elle l'appelle comme ça ?
- mmm... pour rien. Bon et sinon, je finis hein... j'vous signale que sur Meetic ou ch'ais plus quoi, j'y suis allée 2 fois quand je voulais savoir si le "n-a-n-t-a-i-s" était inscrit ou pas... je suis tombée sur mon frère et sur un de mes collaborateurs !!!! Donc, j'irai pas !
- pfffff... bon, ben reste avec ta mauvaise humeur alors hein !
- ch'uis pas de mauvaise humeur. Ch'uis pas d'humeur, c'est tout.

- vous êtes prêtes les filles, on se le fait ce James Bond ?
- il te fait quelque chose à toi le nouveau ?
- à qui ? à moi ?
- ben oui, nous on s'en fout un peu hein...
- nan, me plait pas. Il a la gueule de Poutine, ça me glace.
- ah oui tiens c'est vrai, j'y avais pas pensé... mais bon, dans le premier quand il sort de l'eau, il est pas mal quand même.
- bah de toutes façons dans celui là, il sort pas de l'eau, donc... mais je reconnais que quand il sort de l'eau, c'est tentant... mais sans la tête, hein. Quoique par les temps qui courent, même avec la tête, allez, je prends !
- bon allez les Vamps... vous arrêtez de causer, ça commence !
- pfff... c'est pixelisé à mort et le son, ohlala c'est pourri... d'où tu le sors ce DivX ?
- hmm, hmm... c'est Y. qui me l'a filé.
- bah heureusement que j'ai des ex, les filles hein ! J'comprends pourquoi faut me caser. Vous voulez quoi cette fois ? Un réparateur de machines à laver ? Vu que pour l'informatique on a déjà ce qu'il faut !
- bah puisque t'en parles, on voudrait acheter un Mac... et le nantais, les Mac... enfin tu sais bien...

- bon, j'vais fumer mais j'ai froid.
- mais t'as combien d'épaisseurs là déjà ?
- ch'ais pas, attends, je compte : 1, 2, 3, 4 + la grande écharpe en cachemire.
- prends plutôt la doudoune pour aller sur le balcon, car avec tout ça et ton écharpe sur la tête, on va croire que j'héberge des tchétchènes !
- nan, j'en veux pas de doudoune... et si je meurs, comme ça on saura pas si c'est le froid ou la clope, je préfère.

- bon, on en fait quoi ? On va pas se la trainer comme ça encore des mois ? Elle s'achète même plus de chaussures... c'est grave cette fois !
- écoute, elle est déjà sortie ce soir, c'est pas si mal. Elle râle, mais elle parle... c'est déjà ça.

- alors, vous vous êtes mises d'accord ? Vous préférez quoi ? Lave linge ou spécialiste Apple ? Tu veux pas un jardinier plutôt pour ton balcon ? Mais bon, j ai jamais donné dans le "manuel" alors je sais pas bien comment faire, tu vois...
- Manuel ? bah c'est pas si mal... tu sais nous, du moment qu'il s'appelle pas Gérard...

* Ce titre à la con est finalement bien approprié pour cette soirée chez mes lesbiennes préférées. C'est vrai qu'il y a un minimum de réconfort à savoir qu'on peut être super chiante et aimée...

vendredi 12 décembre 2008

On/Off

Si ça continue sur ce ton, faut que je pense à changer de nom et à appeler ce blog PrincesseOffLine...

jeudi 11 décembre 2008

Bleu, vert, blanc (2/2)

J'ai le cœur en miettes, la raison en dérangement, le vide dans ma tête, le souffle aspiré par le néant et je suis là à aligner des lignes sur mon avenir professionnel qui comme le reste est aux abonnés absents, mais dont finalement je me fous princièrement. Je suis là à aligner des lignes sans y croire vraiment et à regarder par les baies vitrées de mon bureau directorial, les tours de la Société Générale qui se découpent comme autant de vers luisants sur les nuages gris et blancs. Mes pensées sont ailleurs. Il faudra bien pourtant que je les rapatrie à un moment. Demain je dois annoncer des licenciements. Je surfe sur la vague depuis trop longtemps pour avoir dans la tête le discours que je vais devoir tenir devant tous ces gens. Le sujet est là depuis deux mois, mais je l'ai traité sans m'y impliquer réellement, juste en faisant semblant. Ça ne m'était jamais arrivé auparavant. Habituellement, j'improvise avec les propos qui m'arrivent parce que le sujet je le maitrise. Mais là, improviser ou préparer me semblent identiques, impossibles. J'ai la tête vide. Il faudrait que je me concentre, que je donne quelques chiffres, que j'imagine les contradictions qui viendront, c'est évident. Je m'en veux d'être si peu impliquée, si peu professionnelle, dans cette situation où demain quelques personnes parmi 400 vont voir leur vie basculer soudainement. Ma tête est vide, mes yeux sont gris comme le ciel de Paris. Je suis en apnée, je suis étranglée. Et je pense à cette soirée où je vais sans doute devoir me justifier, où on va me sermonner, me donner des conseils à deux balles dont je ne ferai rien. Vais-je le supporter ? En aurai-je ce soir la patience qui n'est pas la plus avérée de mes qualités ? Je n'ai plus envie de faire d'effort. Voilà ce qui ne va pas. Je n'arrive plus à fournir le moindre effort de concentration, de patience, d'énergie, d'envie, de vie. Je n'ai même pas envie de sable blanc, de mer bleue ou d'arbres verts. J'ai juste envie de pluie, de gris, de vent, des plumes de la couette et de toi dedans, de tes mots bleus, de tes yeux verts et de ton sourire blanc. Et de dormir... vraiment.

mercredi 10 décembre 2008

Bleu, vert, blanc (1/2)

Ca fait dix jours que je n'écris rien. Je suis muette des doigts. Non, c'est pas ça. J'écris des tonnes de trucs mais rien ne me va. Rien ne sort vraiment. Tout est confus, emmêlé, imbriqué, pollué, désordonné. Rien ne sort, tout est là comme une pelote que je ne parviens pas à étirer. Je n'ai rien à dire, ce doit être pour ça. Rien ou trop peut-être. J'en sais rien. Je ne me concentre sur rien. Écrire ne me fait pas de bien. Aucun souvenir ne me revient. Je suis comme suspendue par la gorge. Ça serre, ça étouffe, ça garrotte. Quand vont-ils s'apercevoir ici que je ne fous rien ? Ça fait des mois que c'est comme ça. Sur l'année en cours, je n'ai pas dû bosser réellement plus de 30 jours. Ça fait peu pour quelqu'un qui devrait s'investir, mener, conduire, motiver, gérer, créer, imaginer... Je n'ai plus d'idée, plus d'envie. Tout m'ennuie. La seule idée de l'année, c'était cet été. C'était pas gagné mais le deal a fonctionné. C'est signé. Comme souvent ce n'est pas moi qui en serait créditée. J'imagine, j'initie puis je "donne" ou plutôt je laisse prendre. Je m'en fous au fond. Les lauriers sont gratifiants, je ne dirai pas autrement, mais je n'ai aucune envie de me battre pour les avoir sur la tête. Quand tout à coup "on" a trouvé que ça valait le coup, "on" s'est débrouillé pour récupérer le bébé. Je n'avais pas l'énergie nécessaire, alors j'ai laissé faire ceux qui mesurent sans arrêt la longueur de leur queue pour vérifier qu'elle a poussé. Ça à l'air de les amuser. Moi, ça me fait chier. Je devrai me barrer de cet endroit. Trouver un autre lieu qui me motiverait. Je vois à peu près ce qui m'exciterait. J'ai d'ailleurs croisé le DG de cette société ce matin. Deux fois au moins nos chemins se sont coupés. Il était là, seul à attendre qu'on vienne lui poser des questions, s'intéresser. J'aurai pu lui parler. Lui dire qui j'étais et en deux mots convenir d'un déjeuner. Rien. Que dalle. J'ai rien dit, j'ai rien fait, je ne l'ai même pas regardé. Je me sentais conne, je ne savais pas comment l'aborder. J'ai quelques neurones en fonctionnement, un CV qui peut aider. Je ne suis pas timide, je suis souriante et avenante. C'est quoi ce blocage ? Cette sorte de paralysie à aller de l'avant quand je ne connais pas les gens ? J'ai de l'assurance pourtant, mais elle disparait dans ce genre de situation où je me sens en demande, en attente. Je me tiens dans cette réserve élégante par peur de déranger, j'en suis consciente. C'est nul vraiment. Je devrai me foutre de tout ça. Me dire que la vie est courte et que laisser les occasions passer est une absurdité.

dimanche 30 novembre 2008

Echo...

Des mois plus tard, comme un écho qui revient d'Angleterre...

toi : café, croissant, jus d'orange, discussions, tensions, réflexion, dîner entre amis, gris dans la tête, pluie sur Paris.
moi : cafés, cigarettes, chez moi à regarder par la fenêtre en écoutant Karmacoma et en espérant que bientôt toutes les grisailles se lèvent.

toi : fatigué, accablé, emmuré.
moi : fatiguée, triste, égarée.

toi : pense pas à moi. Probablement.
moi : pense à toi. Tout le temps. Évidement.

jeudi 27 novembre 2008

Wandering Star

J'ai touché du bout des doigts une étoile
Je me suis brulée lorsqu'elle s'est effondrée
Mon souffle est un abîme
Mon corps s'éparpille
Mon cœur se vide
Ma raison est un vertige
Je suis comme une étoile en fuite
Expulsée de sa galaxie par un trou noir supermassif.

lundi 24 novembre 2008

Ce soir, dEUS et moi étions au Bataclan...


She walked into my life
The ridiculous and sublime
Beneath the lowered sky
She fell in love

dimanche 23 novembre 2008

La mémoire de l'eau

Je suis ainsi faite que je revois encore tous les hommes ou presque, avec qui j'ai vécu. La vie est ainsi faite que le dernier en date, qui m'a invité aujourd'hui dans son nouveau chez lui, habite l'immeuble en face de celui où j'ai partagé six années avec le premier. C'était il y a un bail mais pas grand chose n'a changé. La journée s'est étirée et il était trop nuit et trop tard pour entrer dans cet immeuble et à nouveau le revoir. C'est bizarre. Repasser dans cette rue des années plus tard a fait jaillir en moi un souvenir anodin, déconnecté de celui avec qui j'y vivais. Ce soir, je me souvenais de ce dimanche après-midi où un orage m'a surprise ici. La pluie était chaude et drue. En quelques secondes elle m'a percée jusqu'aux os, a mouillé mes cheveux jusqu'au crâne. Mes pieds soulevaient des flaques d'eau tiède, la vapeur montait du trottoir et moi je riais, je souriais, je levais la tête vers les nuages. Je ne courais pas, je marchais comme pour en profiter davantage. Cet après-midi là, j'étais dans le seul endroit où je me sens chez moi. J'étais quelque part là bas, au milieu d'une forêt vierge, sous un orage tropical qui m'apaise et me rend légère.
J'aurai pu sortir ce soir de cet appart et me souvenir de 1 000 choses. Du mal que j'ai fait au premier, de celui que m'a fait le dernier. Et pourtant, je ne pense qu'à ça, je ne revois que ça, la pluie sur moi.


Marillion - Whatever Is Wrong With You

mercredi 19 novembre 2008

Mes erreurs ont été faites pour vous

On dit toujours que les erreurs d'hier servent à apprendre pour demain. J'y crois pourtant. Les miennes, je les identifie, je les vois. Parfois je les comprends. J'y pense. Me dis que je ne dois pas les reproduire et puis, et puis... Comment faire quand elles sont directement issues de ce que je suis, quand mes émotions me submergent ? Il faudrait que je les "gère" comme on dit désormais sans arrêt. Il faudrait que je les taise. Il faudrait que je devienne "raisonnable", que je me rappelle que le bonheur du jour va entraîner la douleur de demain. Mais voilà, raisonnable est un mot que j'exècre, un concept qui m'échappe. Mais voilà, mais voilà, j'ai beau le savoir, je refuse de le faire, je refuse de les taire...
Marrante cette dérive... Quasi psychanalytique. Comme j'écris toujours au fil des mots, je ne sais pas souvent où ils vont m'amener. Et là, je démarre ce billet en pensant aux erreurs destructrices que j'ai faites en ne résistant pas à canaliser un sentiment, un reproche, un mal-être... Et je termine en pensant à la voie de la sagesse, aux routes raisonnables que je sais je ne prendrai jamais...


The Last Shadow Puppets

dimanche 16 novembre 2008

Mon esprit s'est égaré

Qu'est-ce que c'est chiant Sigur Ros ! Je fais quand même bonne figure pour l'anglais qui m'invitait et qui avait fini par dénicher les dernières places au Luxembourg quand en France tout affichait complet. L'archet sur une basse et les baguettes sur une guitare, ça va bien cinq minutes, mais ça me fait pas vibrer. Concert propret, tout comme le public du Zénith en ce samedi soir de novembre 2008. Que c'est devenu chiant les concerts maintenant ! Est-ce l'absence des volutes de fumées et celle de l'odeur du thc ? Est-ce la lumière bleutée des téléphones mobiles qui glace la salle à la place de la chaleur des briquets ? J'avais du mal à rester sur mon siège alors mon esprit s'est égaré. Et je repense à tous ces concerts auxquels j'ai assisté. Il y en a tellement que je suis incapable de me souvenir de la moitié. Mon encéphale est au travail pour essayer de retrouver quelques traces des moments où ces salles peuplaient toutes mes soirées. Pour beaucoup d'entre eux, je ne faisais qu'y passer, privilégiée que j'étais avec mes access et mes badges VIP. Est-ce quelque part l'Islande de ce soir qui déclenche cette image ? Je viens de me souvenir de Björk en robe blanche dans une minuscule salle parisienne que j'avais complètement oubliée. Et puis, les Stones à Prague pour le tout premier concert rock donné à l'Est après que le mur soit tombé. Vaclav Havel est monté sur scène et Mick Jagger a remué. Je fouille, je cherche... Siouxie & The Banshees sous la pluie, quand Baltard ce n'était pas la Nouvelle Star. Iggy Pop à Bourges parce que mes oreilles ont failli y rester. A Bourges aussi, dans un autre registre, Madredeus, les portugais, véritable coup de foudre quand pour la première fois je les ai écoutés. Il y a encore tous les concerts où ça poggotait dans ces salles improbables comme les Halles en contenaient. Impossible de me souvenir des noms des groupes que j'y voyais. Et puis U2 et puis les Cure dans des salles déjà bien peuplées. Il y a aussi Starmania, sans Balavoine hein, là-bas, quand ça s'appelait encore Leningrad. Le spectacle pour moi n'était pas sur la scène mais bien cette fois dans la salle. Un des premiers concerts en France de Nina Hagen parce que M. m'en a parlé, sinon j'avais oublié. Que c'est difficile de me souvenir de tous ces moments passés, c'est comme si aucun ne m'avait réellement marqué. C'est étrange, peut-être en ai-je trop écouté ? En tous cas, une chose est sure Sigur Ros, c'est pas vraiment ma tasse de thé. Il me manque du relief sur la scène et de l'émotion dans la salle. Comme Muse l'an passé, j'ai l'impression d'assister au release d'un album presque parfait. Finalement et tout compte fait, même le concert du groupe de l'ex, au Gibus en début d'année, avec le guitariste largué, la carte son plantée et le chanteur qui larsen m'a bien plus amusée ! Ah si quand même ce soir, un regret, celui d'être arrivée au moment où la première partie s'achevait, car ce que j'en ai entendu m'a attrappée. Je suis allée les chercher cette nuit quelque part sur le net. Pas facile de les y trouver mais je vous invite à aller les écouter. For a Minor Reflection c'est leur nom, islandais aussi, mais finalement plus bandants que ceux qui ont suivi !

samedi 15 novembre 2008

Un soir d'été, acte manqué.

Pourquoi je pense à ça soudain, allongée dans mon bain ? Ça fait 6 ans, c'est à dire un bail, mais subitement ça me revient et je me demande pourquoi je suis incapable de me sentir à nouveau dans l'état léger dans lequel alors je me trouvais. Je repense à ces hommes qui venaient spontanément me parler, dans la rue, dans les cafés, que je sois seule ou accompagnée. Ça ne m'était jamais arrivé. Je devais dégager quelque chose sans m'en rendre compte qui les poussait à m'aborder. Je revois avec tendresse celui qui timide et gêné m'a suivie sans que je l'ai remarqué, dans les toilettes de ce bar à rhum où nous étions plusieurs en plein été. Il était grand, la tête rasée, jeune et magnifique, avec des yeux verts à se noyer et je jure que lorsqu'il m'a parlé il avait les larmes aux yeux, faisant un effort considérable pour vaincre sa timidité. Il bafouillait en me disant qu'il était désolé de m'avoir suivie jusqu'ici pour pouvoir me parler, qu'il se doutait que je n'étais pas seule mais qu'il s'était dit ne pas pouvoir laisser cette chance passer. J'ai souri devant sa candeur, touchée par la sincérité qu'il affichait. Lorsque je lui ai demandé ce qu'il voulait, il a répondu : "Simplement boire un café. Est-ce que vous accepteriez ?". Je me suis trouvée idiote, ne sachant si je devais accepter ou refuser. Mais à cette époque, un rien me grisait. J'ai dit oui pour voir ce qui allait se passer. Il n'avait rien pour noter son téléphone et moi, juste ma robe d'été. J'ai confirmé que je n'étais pas seule, même si dans ma tête je l'étais. Je l'ai aperçu une heure plus tard, faisant les cent pas devant ce bar, un papier glissé dans la main droite alors que j'en sortais. Nous étions six ou sept. Je l'ai vu, nos yeux se sont croisés, mais de l'autre côté du trottoir, il n'a pas osé approcher. J'ai oublié son prénom, mais pas cette soirée qui avait commencé par la serveuse qui ostensiblement me draguait. Ca aussi, ça ne m'était jamais arrivé. Que se passait-il ce soir là, je l'ignore. Je n'étais ni gaie, ni avenante. Je venais de perdre l'homme que j'aimais et j'étais avec celui qui depuis 10 ans m'accompagnait.

mercredi 12 novembre 2008

Au final

Ce soir, j'aligne des lignes que j'efface, je vois des mots qui se succèdent sans faire de phrases. On a changé mon décor sans me le dire. On m'a sevrée trop vite sans me prévenir. Je vais encore écouter des notes qui m'attristent. Au final, elles pourront faire ce qu'elles veulent, se mettre en tierce ou en croche, elles ne pourront pas m'atteindre plus fort. Je suis comme une éponge qu'on presse, je sens mon cœur qui se tord. Je suis comme une éponge qu'on trempe dans le miel puis qu'on essore. Au final, je pleure des gouttes d'or.

mardi 11 novembre 2008

Douce heure

J'ai pensé à toi cette nuit. Comme toutes les nuits mais cette fois était différente. Est-ce ta voix blanche et triste de l'après-midi ? L'absence des mots qui habituellement me brûlent et qui m'a glacée aujourd'hui ? J'avais pourtant envie de te serrer si fort pour lever ce voile qui t'envahit. J'ai pensé à toi cette nuit, aux choses qui dans ta tête s'affolent, à la confusion qui t'enveloppe, aux mots qui se couvrent de cendres, peut-être aux cris, en tous cas aux silences et à tes pensées qui glissent pour se perdre dans l'ennui. Oui, j'ai pensé à toi cette nuit mais comme une amie très tendre qui voudrait que tu souris. Et en pensant à toi, j'ai dans la tête ces notes de Porcupine Tree...

jeudi 6 novembre 2008

La dynamique des fluides

Je l'avais promis, alors voici...

D'abondantes et multiples manifestations récentes m'ont conduite à me pencher sur ces études physiques dont j'ignorais jusqu'alors qu'elles pouvaient définir mon état anatomique. La résolution d'un problème de fluide demande normalement de calculer plusieurs de ses propriétés comme par exemple la vitesse, la pression, la densité et la température. Concernant la vitesse d'écoulement dudit liquide, elle atteint en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, une vitesse supersonique. Il suffit parfois d'un choc mécanique ou d'une autre nature, pour créer une vague de haute pression. Ce n'est pas moi qui l'invente, vous trouverez ici ce qu'il faut pour vérifier mes assertions. Concernant la pression (c'est à dire la force rapportée à la surface sur laquelle elle s'applique), j'affirme que depuis un long moment elle est constante et à son paroxysme. La résultante des forces de pression s'appelle semble-t-il la poussée d'Archimède. C'est curieux comme petit nom, mais c'est quand même plus chic que Popol, Pépère ou Gaston... Pour la densité, l'unité utilisée est le kilogramme par mètre cube. Alors je dirai que je me rapproche de celle du mercure, qui comme chacun sait est le seul métal à l'état liquide. Reste la température. Si on prend comme référence l'ébullition de l'eau à 100, la mienne a déjà atteint celle de la fusion dont je rappelle ici la définition soit le passage d'un corps de l'état solide vers l'état liquide. Sur ce, je vous épargne l'écoulement de Couette qui désigne l'écoulement d'un fluide entre deux surfaces dont l'une est en mouvement, puisque et bien-sûr, ce n'est vraiment pas ce dont il est question !

mardi 4 novembre 2008

Rêve d'un jour d'hiver

"Ne méprisez pas tant les songes
L'amour peut emprunter leur voix
S'ils font souvent des mensonges
Ils disent vrai quelquefois." *

J'aime ces quatre vers. Ils résonnent à mon oreille. J'aime les entendre, les lire, y croire aussi. J'aime surtout qu'il y soit question de voix et non de voie. J'aime que les mensonges y soient sincères même si ce n'est que quelques fois et que les songes y soient tes rêves où bien sûr, il est question de moi.

*Philippe Quinault

samedi 1 novembre 2008

Doute...

Doot-doot
Here in the dark
Watching the screen
Look at them fall
The final scene

mercredi 29 octobre 2008

L'Illinois sans trois

Juste pour noter que "jamais deux sans trois", c'est de l'arnaque. L'Illinois n'est plus revenu chez moi. C'est con, j'aimais bien cette idée de répétitions. Ça laissait de quoi espérer quand les deux premières fois étaient bonnes. Pour les mauvaises, j'ai toujours pensé qu'elles arrivaient par paquet supérieur à trois. Ça ne me rassure définitivement pas que ce dicton populaire ne se vérifie pas.

lundi 27 octobre 2008

Les états physiques de la matière

Il y a trois états de la matière. Liquide, solide et gazeux.
Le passage de l'état solide à l'état liquide s'obtient en chauffant...
Quand on passe direct du solide au gazeux (fumeux ?), c'est la sublimation...
Et puis aussi l'état supercritique, celui où le gaz et le liquide s'équilibrent par augmentation de la pression...
Et si je commençais à voir mon état physique sous un angle plus scientifique ?

jeudi 23 octobre 2008

A la Fiac

Un monde fou, des gens autour de moi, avec moi, partout. Des beautés suspendues, étalées, affichées. Des couleurs qui d'habitude allument mes yeux, des mouvements qui me chamboulent un peu, des matières qui appellent mes mains. Tout ça est là sous cette voûte magique, transparente de la noirceur du ciel de Paris. Je me concentre. J'essaie de chasser ce qui me tenaille et me fait couler. Rien à faire je n'y arrive pas ! Tu es là même quand tu n'y es pas et quand tu es là, tu n'es jamais suffisamment près de moi. C'est fou ce truc là ! Je passe devant une toile immonde faite d'une vieille couverture peinte d'huile sang, soutenue par des crochets de boucherie et sur laquelle par une vieille ficelle, est retenu un collier de chien en cuir brun. Et forcément ça me rappelle celui que tu voudrais que je porte pour me ramener à toi lorsque tu me sens trop loin. Et merde, c'est trop fort, je ressens encore cette torturante absence au creux de mes reins. Ce serait si facile de combler ce vide qui me hante, d'apaiser au moins quelques heures cette brûlure béante... Je m'échappe, je suis là sans l'être plus que ça et je pense qu'il doit y avoir quelque chose de masochiste en moi, pour endurer de ne pas me gorger de ta jouissance et de la mienne, mêlées.

mercredi 22 octobre 2008

My Sweet Prince

Ce soir, j'avais du "taff" en retard. Une playlist promise à Waid et qui tarde à arriver. Je m'y mets, farfouille un peu pour avoir quelques idées à proposer. Et je tombe sur celui que j'avais un peu oublié, car je suis, faut bien l'avouer, du genre snobinarde hype dans domaine musical dès que les choses commencent à marcher. C'est pas très bien je sais, mais je pense que je vais pas forcément changer... Quoique si, puisque de lui j'en parle, j'affiche et j'assume. J'avais oublié combien ce mec est hypnotique, sa voix, ses yeux envoutants. Je retombe même sur une perle de leur meilleur album, en 98. Brian Molko est magique, Brian Molko est narcotique, Brian Molko est ce soir mon héros ! Ce qui va suivre est évidement une chanson sur l'héroïne... C'est con, avec un peu moins de cours d'anglais j'aurais pu continuer à imaginer que c'était de moi dont il parlait !


Never though I'd get any here
Never though you'd fuck with my brain
Never though all this could expire
Never though you'd go break the chain

mardi 21 octobre 2008

L'Illinois encore chez moi !

Bon, il doit se passer quelque chose dans l'Illinois. Quoi, je sais pas mais y a quelque chose. Hier j'étais intriguée par cette visite venant direct from les résultats Google. Et là aujourd'hui, une autre. Toujours de là bas. C'est fou ça ! Que se passe t il donc dans l'Illinois ? C'est pas une visite de l'Iowa, du Kentuky ou du Missouri, non non, rien que de la visite illinoise. Jamais deux sans trois ? On va au moins pouvoir vérifier ça !

L'Illinois chez moi

Comment fait un mec de l'Illinois pour atterrir sur ce blog en tapant dans Google "je suis venu te dire que je m'en vais", ce qui doit générer au minimum 50 pages de résultats ? J'ai fait l'essai, je ne suis pas dans les résultats. J'ai craqué au bout de la 35eme page certes, mais je pense pas que dans l'Illinois on soit plus patient que moi. Je n'y suis pas dans ces putains de résultats, ça me parait clair... donc alors, comment il a fait pour tomber là ? Si quelqu'un sait, n'hésitez pas, moi j'arrête de réfléchir, je comprends pas.

samedi 18 octobre 2008

Et si... ?

Y aurait-il là, le sursaut d'un frémissement de quelque chose ?
Déjà, je vais mieux. C'est pas la panacée, ni même la forme olympienne, ma tête a pris 10 ans mais je remonte le temps et demain avec un peu de chance ça ne fera plus que 5.
Les derniers jours de la semaine m'ont transportée encore plus loin dans le désir que j'ai pour un. Et puis deux appels ont confirmé que je pouvais recommencer à sourire, vibrer, chavirer.
Le "nantais" est venu dîner et passer la soirée. C'était la première fois depuis son départ début mai. J'ai eu le sentiment d'avoir à mes côtés un vieil ami, aussi attentionné que quand il vivait ici voire plus peut-être. Ça ne m'a rien fait. C'est étrange mais c'est parfait. M. qui a suivi l'action involontairement, quasi en direct, a joué son gentil jaloux, froncer ces yeux doux et j'ai aimé. Ce serait mentir que de dire le contraire.
Une invitation à déjeuner inattendue, pleine d'inconnu(s). Elle tombe à pic pour me tirer de l'autarcie dans laquelle je suis. Elle correspond à mon état d'esprit quand je me dis que décidément l'Ex m'a privée de cette vie sociale qui m'est indispensable et qui était déjà bien entamée par ce boulot qui m'isole.
Un nouvel album de No-Man que j'attendais depuis 5 ans et qui me réjouit les tympans, glisse ses notes dans mon cœur, fait durer mes nuits et entrainent mon esprit ailleurs.
Et puis ce soir, une autre invitation étonnante, intrigante. Aller voir Sigur Ros, accompagné d'un anglais qui vit dans le Lot, travaille à Paris, plus proche du diable que des anges, anticonformiste à souhait. Ça me plait. Ça fait un bon moment que je ne suis pas allée dans ces lieux de musique qui étaient mon second domicile fixe dans une première vie. Il faut dire qu'il y a un moment aussi que les amis ne partagent plus mes gouts musicaux. Disons plutôt que j'ai toujours les mêmes goûts mais pas forcément les mêmes amis et ça m'ennuie.
Un rendez-vous demain au Palais Royal. Première sortie depuis un mois et demi. En fait, je n'en ai pas envie, mais je vais y aller quand même. Je me sens laide, indisponible pour ce genre de ballade, ma tête est prise, mon corps est ailleurs. Mais j'ai dit oui, alors allons-y.
Et puis, au moment où ce soir j'écris, ce Blackberry dont j'exècre la sonnerie retentit. Je vois le numéro qui s'affiche, je ne le connais pas. Et mon cœur bondit et si c'était lui ? J'ai le sourire jusqu'aux oreilles quand je recommence à écrire ici.
Et si tout ça était le premier frémissement du début de la fin des emmerdes ? On va faire comme si on y croyait, allez !

jeudi 16 octobre 2008

A quoi tu penses ?

"A quoi tu penses ?". D'abord ça fait chaud, d'abord ça fait tendre. Sans cesse posée, cette question finissait dans ton souffle et soulevait le mien. Ensuite ça agace, ensuite ça dérange. Il n'y a plus rien à répondre alors je répondais "à rien". J'aimerai à nouveau entendre "à quoi tu penses ?" et répondre avec le ventre, avec le cœur, avec les yeux.

mercredi 15 octobre 2008

Je vous fais pas un dessin

Samedi dernier, je me suis acheté un jouet. Je les avais déjà vues cet été mais j'y avais résisté. Cette fois, j'ai craqué. Rien à voir avec un canard en plastoc ou autre sex-toys très en vogue.
Quoique en y réfléchissant, je pourrai peut-être lui trouver une double utilité... Hmm... A tester.

La mienne est rose. Je la tripote toute la journée. Ça pue un peu mais c'est génial. Elle a sans doute à peu près la tête du virus que je trimballe et quand on la presse dans la main, une hernie poilue se forme et ... non, je vous fais pas un dessin !

mardi 14 octobre 2008

2008...

Il me semble que ça va mieux aujourd'hui.
Ça fait plus d'un mois que je me débats avec une pneumonie visiblement très résistante. Plus d'un mois que je n'ai pas mis les pieds au bureau, un mois que je les traine sans pouvoir les poser l'un devant l'autre. Plus d'un mois que je vis en quasi autarcie refusant souvent de voir des gens. Je me roule en boule et j'attends. Et puis la bactérie a migré plus haut la semaine dernière, direct dans les yeux. Kératite spectaculaire il parait ! C'est donc reparti pour une semaine supplémentaire à rester chez moi, tourner en rond, me demander ce qu'il se passe cette année à l'intérieur de ce corps qui a toujours bien fonctionné. Trop bien peut-être ? Sans attention particulière, je l'ai souvent poussé à bout. A bout de nuits, à bout de fatigue, à bout de ses limites musculaires, à bout de clopes et de cafés serrés dont je ne peux me passer. Au début de l'année, une fracture de l'épaule a commencé à m'immobiliser. A débuter alors une série de misères dont je me serais passé. Parmi elles, le chômage annoncé de celui qui n'était pas encore l'ex, puis son départ deux mois plus tard sans qu'une seule alerte soit donnée, une allergie carabinée à la lumière et au soleil, le suicide d'un de mes collaborateurs, un plan social à préparer pour cette rentrée... Neuf mois plus tard l'épaule ne refonctionne qu'à moitié et les séances de rééducation suspendues depuis un mois n'ont rien arrangé. Le "nantais", c'est à dire l'ex, habite désormais à quelques kilomètres, le plan social est en train de s'élaborer alors que je suis là à essayer de me réparer. Je vais encore passer cette semaine entre examens et consultations, mais surtout à penser qu'il faut que j'arrête de fumer... Tiens, deux nouveaux challenges à ajouter sur la liste des choses à changer. Il y avait déjà : changer d'appart, trouver un nouveau job et un nouvel homme. Les priorités ont bougé : arrêter de fumer et refaire du sport me semblent finalement aujourd'hui plus appropriés.

lundi 13 octobre 2008

Surprise résultant d'un fait inattendu

Ça m'étonne.
J'ai toujours eu du mal à me remettre des hommes que j'ai quittés. Ça m'a duré des années. Je fais le constat étrange que c'est l'inverse avec celui qui m'a laissée. Il m'a fallu peu de temps pour l'oublier, tourner la page et mieux aller. Ce n'est pas son absence qui me pèse, ni les souvenirs qu'il m'a laissé, juste l'ignorance d'un autre que je n'ai pas encore croisé. Je disais déjà en août quelque chose du genre. C'est fou de voir que je ne m'étais pas trompée, mais bon sang, l'autre, qu'il tarde à arriver !

vendredi 10 octobre 2008

Sour Times

Bon sang que c'est étrange ! Pourquoi est-ce de toi dont je me sens la plus proche ? Toi que je ne connais pas. Pourquoi est-ce de toi que j'attends chaque jour un mot, une parole, une attention, que tu te soucies de moi ? Putain que c'est étrange ! Ca ne doit pas être normal, c'est ça ? Mais quoiqu'il en soit, ça a toujours été là, des années en tous cas. Mais putain pourquoi ça me manque quand tu n'es pas là ? Je suis entourée comme peu le sont je crois, par des amis chers qui s'occupent de moi. Mais voilà, plus proche de moi, il n'y a que toi. Que fais tu là à me suivre comme un chien fidèle depuis tout ce temps déjà ? Bordel, je ne comprends pas et ça me met la raison par terre quand je suis trop seule de toi.

lundi 6 octobre 2008

Elle adore le noir pour sortir le soir

Tu m'as fait connaitre Mishima, Yourcenar et Genet. Ces trois là, oui, c'est toi. La musique que j'aime aussi. Je sens encore tes bras qui m'entrainent, nos pieds qui dansent, ta voix qui chante "elle adore le noir pour sortir le soir... mon coeur est accro à elle, mon coeur est accro à elle". Arno s'éraillait et nous on riait. J'avais 20 ans, tu en avais plus de 30. Tu étais beau, tu l'es toujours. Je te regardais comme mon amant et mon guide. Tu es le seul à avoir rendu mes hommes jaloux. Je suis l'unique à avoir rendu les tiens fous. Il fallait nous cacher. Passer nos nuits dehors. Etre ensemble c'est tout ce qui comptait alors. Et Stockholm ? Je ne te l'ai jamais dit je crois. Cette nuit là, à cause de toi, j'ai entendu pour la seule fois "je ne t'aime pas" et son corps et sa voix qui criait après moi, en disant qu'il n'y en avait que pour toi, pendu à mon bras, écartant inlassablement celui qui était près de moi. Le métier que j'ai fait, c'est toi encore. Tu m'as bâtie au moins en partie et je t'en remercie. Que découvre t-on ensemble aujourd'hui ? Moi je découvre que la chaleur de tes bras est toujours là. Que tes baisers me couvrent encore, que tu es toujours pendu à mon bras, que les petites filles se demandent pourquoi tu n'es pas marié avec moi et qu'il est bon de t'avoir là. J'adore toujours le noir pour sortir le soir... Je suis accro à toi, je suis accro à toi.

jeudi 2 octobre 2008

Et si le temps défile...

J'ai marché dans le Parc André Citroën et j'ai pensé à tout ce que nous aurions pu faire, à tout ce que nous aurions pu vivre, écouter, rire, boire, manger. A tout ce dont nous aurions pu jouir...

mercredi 1 octobre 2008

Effraction

Il y a des choses que je sens... C'est imperceptible et quand j'y réfléchis je me le dis : c'est imperceptible, ça se voit pas, c'est pas ça, c'est innocent, c'est pas là. Mais mes clignotants s'agitent, m'empêchent de glisser comme si de rien n'était. Je les sens s'allumer, s'intensifier, grossir, prendre ma place... Un mot jamais prononcé ou alors dans un contexte favorable qui subitement revient. Un mot anodin, trois syllabes. Depuis quelques jours, elles reviennent pour rien. Alors je les vois, je les remarque, mais je ne dis rien. Trois syllabes qu'on pourrait me taire. Mais ces syllabes je les vois ; elles sont la porte qu'on ferme devant moi. Une sorte de serrure de sécurité, un blindage. Elles sont trois, comme ces points de verrouillage.

lundi 29 septembre 2008

Embrassez qui vous voudrez

17h30 au QG. Je suis décidément très décalée. J'avale un tartare, je prends des forces. Debout, dehors, un couple quasiment collé à ma table. Il s'embrassent, se roulent des pelles je dirai. Eux, je ne les trouve pas beaux. Quel âge a-t-elle ? Le mien peut-être ? Je ne sais jamais donner d'âge. Plus jeune que moi sans doute, je n'en sais rien. Robe courte, bottes et voix trop forte. Lui, je ne le vois que de dos. Ça se veut branchouille mais genre sentier. Ça boit, ça parle et ça s'embrasse. Eux, ils n'ont pas l'air vraiment amoureux. Et je repense à ceux d'hier. J'aimerai savoir où ils sont aujourd'hui, dans quel état la nuit les a conduits. Elle, je la trouve moche, limite vulgaire. Ils avalent leur verre et vont s'installer au soleil. Lui, je le vois enfin. Ah, il est plus jeune. De dos, je ne me doutais de rien. Le spleen me guette, me ramène à ma réalité. Et puis je reçois ce mail d'un qui me lit et qui tenait à voir ma tête. Il me dit qu'il me pensait jolie mais qu'il s'est trompé, que je suis belle à en craquer. M. aurait-il finalement raison quand il dit que "l'âge n'a rien à voir dans l'affaire, que ça soit jeune ou vieux ça peut-être pareil, et qu'on s'en fout, et que les vieux c'est mou." ? Et le serveur me parle. Sourire immense, déférence et gentillesse. Il est adorable. Dommage qu'il finisse par m'appeler mademoiselle. Ca m'agace, ça m'énerve. Il m'a toujours appelé madame, qu'est ce qui lui prend maintenant ? Est-ce mes doigts sans bague aujourd'hui peut-être ? Il me dit de faire attention à mes clopes, de ne pas les oublier comme la fois passée. Comment fait-il pour se souvenir de ces choses, ce n'était pas hier ? Et je remercie le patron pour son Wi-Fi. Il a comme moi la quarantaine. Lui visiblement reconnait plutôt mon PC. Et le voilà qui s'incruste. On se raconte un peu nos vies. Le prix du m² dans le quartier, son confrère nouvellement installé. La population qui augmente, la queue au marché. Il sait désormais où j'habite. Il me demande ce que je cherche et me dit qu'il va falloir m'habituer à vivre dans la moitié ! Merci, j'avais saisi. Bientôt nous ne savons plus trop quoi se dire... Passe alors l'un de mes collaborateurs. Je sais qu'il habite près d'ici, je le vois souvent passer. Lui aussi est séparé. Il est avec enfants et poussette. Il me salue avec un grand sourire, me vouvoie, ça m'a toujours étonnée. Nous échangeons deux phrases et le patron prend congé. Ca fait deux semaines que je suis absente, que la porte de mon bureau est fermée. Il doit se demander ce que je fais dehors un dimanche à la table de ce café. Et le téléphone sonne, j'entends cette fille qui me dit qu'elle m'aime et que je lui manque, celle de son ami qui est le mien aussi et qui m'appelle ma belle et mon bébé. J'ai froid, je rentre. Je suis épuisée.

dimanche 28 septembre 2008

Je suis venu te dire que je m'en vais...

Ils étaient là, en face de moi hier soir. Impossible d'entendre la moindre bribe de leur conversation. Je ne les avais presque pas remarqués. Ils ont dîné je crois. Je les ai vus au moment où deux coupes de champagne ont été posées sur leur table. Ils sont beaux, tous les deux. Jeunes. Amoureux. Ils se parlent peu. Elle, surtout, ne dit rien. Elle baisse la tête, elle fait la mou. On dirait une fillette à qui on refuse une sucette. Il touche ses mains. Il parle. Elle baisse toujours la tête, ne le regarde pas. Parfois ils s'embrassent un peu. Je voudrais fixer mon attention sur eux. Comprendre pourquoi ils ont l'air malheureux malgré les baisers, les mains et le champagne. Mais mon compagnon de table parle, parle, parle... Je fais "hmm, hmm", "oui", "non", "t'as raison"... Et mes yeux repartent inexorablement vers eux. Il semble faire des efforts pour qu'elle aille mieux. Un sourire s'échappe de son visage, mais jamais ils ne se regardent au fond des yeux et pourtant, c'est sûr, ça se voit, ils sont amoureux. Peut-être leur dernière coupe de champagne à deux ? Ça ressemble à un départ, à un adieu ? Se séparer en étant amoureux. Rien de plus douloureux. Mais pourquoi alors le champagne ? C'est curieux. Et mes pensées s'échappent, atterrissent dans un autre restaurant il y a longtemps. Nous n'avions pas pris de champagne, mais nous nous regardions tous les deux. A qui retiendrait ses larmes le mieux. Et je reviens et les regarde. Je voudrais que leurs yeux plongent et qu'ils coulent en chacun d'eux, mais elle se lève sans un regard, met sa veste en laine et part. Il la suit, triste aussi. Ils sortent alors de mon champ de vision et j'entends à ma table mon compagnon : "t'en penses quoi de ça ?". J'en pense que la vie est sale, qu'elle tue ce qu'elle donne en le noyant dans le champagne.

samedi 27 septembre 2008

Partition inachevée pour piano électronique

Fin d'après-midi face à la mairie du XVIIe (un monument d'horreur au demeurant et entre parenthèses). Je ne suis pas à la terrasse de mon QG mais à celle qui s'appelle le 17. J'attends. J'attends mon café, j'attends le scooter que je connais. J'attends, un oeil sur les lignes de ce bouquin et un autre ailleurs. Pourquoi je pense à ça ? Mon oeil a dû imprimer ces mots qui parlent de doigt trop gros pour ne pincer qu'une seule corde de guitare à la fois. Je pense alors à tes mains que je n'ai pas vues depuis des mois. Je ne pense pas à tes mains sur mon corps. Je ne m'en souviens pas. Non, je vois juste tes doigts sur les touches noires et blanches du keyboard. Tes mains si belles auxquelles tu tenais tant, et tes doigts qui effleurent le fa, le dièse...

vendredi 26 septembre 2008

SMS - hier 21h30

- Tes fleurs sont toujours magnifiques. Suis très fatiguée mais ça va. Bon voyage demain. Bizz.
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- Hey thanks pour les news ! Tiens bon, comme les fleurs. Viens de rentrer, suis malade et sans CB, perdue hier soir ! Aime bcp cette semaine... Des bisous plein.
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- Oh putain ! Galère ça... Suis contagieuse même pour la poisse, c'est pour ça ! Bon courage. Bisous.
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- Sais tu que tu es un très joli virus !
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Je les aime, mes copines lesbiennes.

jeudi 25 septembre 2008

Interrogation passagère

Ai-je raison d'aller toujours au bout de tout ? De mes envies, de mes sentiments, de mes pensées, de mes actions, de mes gestes, de mes émotions ? Je n'en suis plus sure à présent.
Actes de courage ou de bêtise ?
Esprit d'absolu ou manque de maturité ?
Choisir de souffrir par passion plus que par décision ?
Goût de l'illusion plutôt que du réalisme ?
Celui de la sincérité et non de la sagesse ?
Espoir plutôt que résignation ?
Assumer, sortir du rang, à quoi bon ?
Que vais-je encore faire ?
Je m'enlise. Mes démons vocifèrent.

dimanche 21 septembre 2008

Un certain sourire

Etrange expérience ! Craquer sur un visage, craquer véritablement. Se fendiller, se fractionner, se désagréger. Ça ne m'était jamais arrivé avant.
Je ne parle pas de fondre sur un visage accompagné d'une voix, d'un corps, de mouvements. Non, que dalle, nada. Juste sur un sourire, un sourire et un sourire encore... Putain, je croyais pas ça possible moi.
Les yeux, je ne les vois pas. La voix, je ne la connais pas. C'est accessoire et je ne me reconnais pas. Mais ce sourire, il est là. Papillons dans le ventre, coeur qui palpite, il fait tout vibrer en moi... Sensations, émotions dérangeantes mais addictives assurément.
Encore plus étrange expérience, revoir ce sourire devenu blessant et que reviennent sans faillir, les mêmes effets planants...

jeudi 18 septembre 2008

Quand ça s'y met, ça s'y met

Ma très chère,
Quelques news pour que tu vois que l’année continue super, top et fort ! Depuis 3 jours, je passe mes heures entre les urgences et les prises de sang, entre les médecins de nuit et les radiologies. Après avoir craint définitivement cette nuit une embolie pulmonaire, me voici avec une pneumopathie accompagnée d’un décollement de la plèvre. Chouette !
T’avoueras quand même que quand ça s’y met, ça s’y met !
Je suis arrêtée pour l’instant, mais jusqu’à quand ? Voilà qui va me laisser le temps de faire la liste des emmerdements précédents. Oui, oui, t'inquiète, le fichier Excel est quand même suffisamment grand !
Ce nouvel emmerdement me donnera l’occasion de finir ton Millenium et ce, dès que j’aurai dormi quelques heures sans douleur. Je te dis le jour où je le poste accompagné de ton sac en satin blanc. Je n’ai pas oublié. Ça va arriver.

Je t’embrasse, les filles et ton chéri, aussi.

PS : Pfff... Avec tout ça, c'est pas demain que je vais la mettre, la "Merveilleuse" * ;)

* T'as vu, je la nomme par son seul adjectif maintenant... Ça lui donne un petit côté Gollum et son "précieux" qui n'est pas pour me déplaire et qui est plutôt ressemblant avec ma tête de maintenant
!

dimanche 14 septembre 2008

Dimanche matin

Ma main glisse lentement sur les draps lisses. Elle te cherche ce matin. Je suis encore endormie, toujours dans un demi rêve. Les draps sont froids. Ils me réveillent. Tu n'es pas là. Mes yeux s'ouvrent, ma conscience s'éveille. Il faut qu'on arrête. Ca devient quasi réel pour moi tout ça. J'en suis arrivée là où mon premier geste est de te chercher près de moi. Je sentirai presque ta chaleur, le grain de ta peau, la raideur de ton sexe contre mes fesses. J'écarte les bras, j'écarte les jambes, en étoile ou en croix comme on voudra, pour remplir l'espace que tu occupes depuis si longtemps déjà. J'ouvre mes sens, je ferme les yeux. Je te veux. J'en pleurerai presque tant c'est douloureux. Tu n'es pas là alors je me lève. C'est encore moi qui ferai le café cette fois. Ne plus penser, évacuer, oublier. J'allume la cafetière, mais c'est tout ce que je pourrai faire sans repenser à toi. Je veux ton rire, je veux ta voix, je veux tes mains sur moi. Et tu es là, tes lèvres près de mon oreille qui me disent que tu as toujours envie de moi. Et tes bras qui m'entraînent dans l'océan des draps. Tu voudrais des heures entières avec ta langue en moi, des nuits et des jours pour qu'on se lèche et que je me donne à toi. Tu voudrais des dimanches sous la couette avec moi... Donne m'en un au moins, déjà.

mercredi 10 septembre 2008

La morsure

J'ai ce serpent qui me mord, m'avale, me serre. Ça fait 2 jours qu'il me digère.
Chacun de tes mots me broie, me tord, m'éviscère.
Tout tombe à plat. J'attends quelque chose qui ne vient pas.
Je sens nos mains qui glissent... J'ai mal. Je m'écorche. Je te blesse.

mardi 9 septembre 2008

Suis-je bien une fille ?

Passé la matinée à lire des blogs de filles. Désespérée je suis.

Ok, j'ai pas tout lu, ok j'ai pas tout vu, ok tout ça est très sélectif, aléatoire, partisan, tout ça est très ce que vous voulez... mais sérieux, à part la rentrée des classes, la rentrée des classes, la rentrée des classes (oui, oui, j'ai commencé à lire la semaine dernière...), puis le dernier petit pull acheté pour le bébé, la dernière bougie d'intérieur tendance et 2 ou 3 conseils pour cuisinières apprenties... J'ai pas vu grand chose qui m'ait foudroyée. Dépitée, je suis.

N'y a-t-il donc que moi qui n'en ai rien à battre de la rentrée des classes ? Qui ne vois pas de drame dans le port du jupon long avec ou sans derbys ? Qui suis prête à gerber qu'on lui parle de l'odeur du lait caillé après la tétée ? Qui se désespère avec les histoires de gniards en cours de récré ?
Est-ce donc seulement ces sujets là qui motivent les femmes ? Les enfants et les fringues qui les font tripper ?
J'en reviens finalement à l'une des premières questions que je me suis posée en atterrissant ici. Les blogs de mecs sont-ils plus intéressants que les blogs de filles ?

Évidemment, je peux changer d'avis. Évidemment, ce n'est que mon avis. Évidemment, je suis mal placée pour faire ce type de commentaires. Évidemment, je suis loin d'avoir tout lu, MAIS, aujourd'hui et pour la part de moi même personnellement j'entends, la réponse est OUI ! Souvent, sur les blogs de mecs, je me marre. Vraiment. Je me laisse séduire, j'apprends. Ça parle de tout comme nous, de la vie, de fringues, parfois de mômes aussi, de cul souvent, d'amour de temps en temps, mais bon sang, c'est jamais gnangnan !

Alors de deux choses l'une : ou je ne suis pas une vraie fille dedans (dehors, ça l'fait, no souci) ou je kiffe tellement grave les mecs que même à leurs conneries j'adhère ?
Si c'est pas une question digne d'un blog de filles, ça !!

lundi 8 septembre 2008

Paul Weller dans mon lit

Le son est revenu mais à bout de nerfs sur cette imprimante qui me désespère, je décide de me changer les idées en faisant un peu de tri dans les fichiers sauvegardés. Les seuls qui retiennent d'ordinaire mon attention, sont ceux qui se finissent par .mp3. Alors, allons-y, c'est parti !

Paul Weller... Paul Weller... Mais oui, mais c'est bien sur ! The Jam et Style Council. C'était dans le milieu des années 80. Un mélange de funk et de rock, assez loin des synthés Roland du moment. J'avais aimé, mais Portishead j'aime toujours, alors va pour tremper une madeleine dans mon thé...


Paul Weller - Wildwood, remix par Portishead

J'ai récupéré ce morceau il y a quelques années. Je me souviens avoir été très excitée lorsque je suis tombée par hasard sur cette perle dont j'ignorais alors l'existence. Pas courant, presque un collector. C'était lors d'une de mes nuits musicales et électroniques, une de ces nuits d'insomnies.

L'illustration vidéo est de AMV_FMAnarchie_[Criss] - C'est chouette, merci ! :)

dimanche 7 septembre 2008

Eraserhead


Depuis quelques jours, impossible d'imprimer et plus de son sur le PC. L'impression passe encore, mais plus de son, même mauvais, c'était... juste pas possible !
Alors, malgré le soleil revenu, je suis restée ficelée à ce foutu PC toute la journée.
Une heure du mat, et quelques virus en moins, état des lieux de la... consternation :
- antivirus disparu
- firewall évaporé
- MSN trépassé
- Emule trépanné
- Azureus inanimé
- Itunes décédé
- imprimante toujours pas ré-installée
- 26 mises à jours Windows retardées
- Firefox guillotiné (alors ça, ch'ais pas pourquoi...)

MAIS... MAIS... MAIS...

le son, comme le soleil, est reviendu !

Et merci aux heureux possesseurs de Mac de bien vouloir se retenir de ricaner... suis pas d'humeur.

Photos Libres

vendredi 5 septembre 2008

J'ai grandi sur un tatami

A 18 ans, je descendais la rue de ma banlieue pourrie. Je passe devant deux hommes qui me sifflent, m’interpellent. L'un s'avance à ma rencontre, décidé. L'autre le rejoint, le tire par la manche et dit "Laisse tomber, je la connais. Elle est ceinture noire de karaté". Puis j’ai continué à apprendre pour ne pas dépendre.

Quelques années plus tard arrive celui qui aurait dû être l'homme de ma vie. 1m90 et la carrure qui va avec. Tant d’amour il m’a donné mais le poids de l’armure il m’a laissé. Sept ans défilent. Je croise d'autres yeux. Je m'en vais.

Toujours grand, toujours fort. Tant de preuves il m’a offertes mais toujours le sabre il m’a laissé porter. Onze ans s’écoulent. Je croise de nouveaux yeux. Je pars encore.

Depuis ses 1m77 et ses nouveaux 31 ans, depuis mes presque 40 ans, dans un café un soir je l'entends : "Viens, on s'en va". "Mais pourquoi ? On est bien là." "Je n'aime pas ces mecs au comptoir. J'ai peur pour toi. On s'en va".

Je t'ai laissé dire et faire, stupéfaite, amusée. Mais quelque chose alors a changé. Je ne portais plus ni l’arme ni l’armure. De ce fardeau tu m’avais délestée, sans même me le demander. J’étais nue et légère, docile et comblée.

Plus grand plus fort encore, un autre est arrivé. J’ai su qu’il fallait que je ressorte de sa boite l’armure repliée et à nouveau comme un samouraï vite l’enfiler. Mais c’était trop tard, je n’y suis pas arrivée.

Six ans plus tard, ce soir, c’est toujours à toi que je pense quand j’ai besoin d’être protégée.

mardi 2 septembre 2008

Transmutation

Mais qu'est ce que je vais bien pouvoir leur dire aujourd'hui ?
Ca fait déjà 3 jours que je traîne, 3 jours que je remets au lendemain...

A propos, je sais pas vous, mais moi cette histoire de blog et de remise au lendemain m'a appris un nouveau mot. "Procrastination". Je l'avais jamais entendu celui-là. Bah oui, j'ai le droit de manquer de vocabulaire, non ?... Et "prolégomènes", vous connaissez vous ? Moi oui, alors ça va hein !

"Procrastination". C'est pas banal comme mot. Ça se place pas facilement dans une conversation çà, didon ! Et bien sonnez hautbois, résonnez musettes, votre princesse l'a fait ! Pas plus tard que tout à l'heure sur le trottoir, à l'heure de la clope post-prandiale. Vous voulez savoir comment, où, dans quel contexte, si c'est tombé à plat ou à propos ? Nan mais vous rêvez là... Ça je raconte pas. Débrouillez-vous tous seuls pour le placer si ça vous dit, je vous aide pas.

Procrastination ! Non mais, franchement ça s'invente pas. Vous verrez d'ailleurs que j'ai noté dans le blogroll 2 sites qui en dérivent et c'est d'ailleurs de cette manière que j'ai connu ce mot (merci à eux), que je suis allée chercher, intriguée, ce que ça pouvait bien vouloir dire.

Et là j'ai découvert, satisfaite et ravie, que je pouvais enfin mettre un nom sur la maladie qui vit avec moi depuis quelques mois. C'est satisfaisant je vous assure. Pouvoir enfin nommer savamment ce qu'on a.

Pour remettre les choses dans le contexte, sachez que d'ordinaire et depuis toute petite, je suis un peu le maître étalon de l'antithèse de la procrastination. Chiante à l'extrême, voire, même. Ne remet pas au lendemain ce que tu peux faire le jour même et tatati et tatata...

Je crois que je suis entrée dans ces contrées extrêmes, à l'antipode de mon « Moi », et c'est ainsi que la Vierge m'est apparue vendredi soir en rentrant.

Onze paires de chaussures éparpillées dans le dressing ! Onze sur soixante-dix me direz-vous, c'est pas beaucoup. Certes, certes... Mais généralement, je les range religieusement (c'est rapport à la Vierge), avec leurs embauchoirs, dans leurs belles boites ou dans leurs jolis «dustbags » griffés. JAMAIS je ne les laisse trainer ! Ben là, si. Comme le Petit Poucet (et pas la petite poussette", mouarff), j'en avais semé un peu partout. Même constat quelque soit les pièces. Y avait un peu de tout partout.

Adepte du minimaliste et du design épuré, ça le faisait pas trop avec ma LC4 Le Corbusier. Chez moi où rien ne dépassait jamais, là c'était l'embrouille, le magma, la débauche quoi.

Procrastination ? Oui, assurément. Parce que pendant que toutes les choses à ranger, à laver, à nettoyer, à travailler s’accumulaient, moi j'allais acheter un nouveau jouet. Et là, j'ai pas différé !

Cible identifiée jeudi midi, dans mon sac vendredi. Un petit netbook tout blanc et tout mignon, avec sa clé 3G qui vient compléter utilement la collection de PC de la geekette un peu fauchée. Il est tout léger, pas une autonomie d’enfer, mais tellement mimi dans mon sac à mains !
Et je l'ai installé, configuré, bichonné, reluqué, rechargé au milieu des moutons qui moutonnaient.

Procrastination, cette tendance à remettre les choses au lendemain, tellement longtemps combattue, si habituellement et furieusement masculine (si, si...), je l’ai chopée.

En fait, c’est bien simple, depuis que je n’ai plus de mec, je crois que j’en deviens un…

vendredi 29 août 2008

Bégaiement

Il y a des vendredis qui sont comme des jeudis. Pourris.

A Day Like Today

Tom Mc Rae
Need to see
Need to say
Need to be
Something beautiful

jeudi 28 août 2008

Constat amiable

Il y a très exactement une semaine, je créais ce blog. Nous étions un jeudi (forcément puisque ça fait une semaine. Qu'elle est bête...).

Ma" jeudiophobie" et l'absence de M. m'avaient décidée à le faire. Il est un peu tôt pour dire si c'est, sera ou était, une bonne idée. Et ce n'est pas aujourd'hui que la question sera tranchée.

Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, c'est jeudi et que le jeudi je traîne mon spleen et ma détresse, que le jeudi je vois tout gris.

Pas de constat définitif, donc. Pas de décision hâtive. Pas de jugement catégorique. Essayons simplement de faire un bilan.

Depuis jeudi dernier que s'est-il passé qui se trouve être consécutif à la création de ces quelques lignes, soufflées là, dans l'éther digital ?

- J'ai découvert des mots, des lignes, celles d'autres que moi. Quels frissons parfois...
- Je me suis sentie petite, inconsistante, futile et laborieuse, en les lisant.
- Je me suis rendue compte que je parlais de tout et de rien, en évitant soigneusement de parler de ce qui blesse vraiment...
- J'ai ressenti furtivement l'excitation de la nouveauté, de la découverte, de l'échange impromptu, inattendu. J'ai aimé. J'aime échanger, découvrir, apprivoiser.
- Je me suis dit qu'il fallait que je change de portable pour en trouver un beaucoup plus léger, pour l'avoir toujours dans mon sac ou à la terrasse d'un café.
- Je constate que cette histoire de blog occupe à présent beaucoup de mes soirées.
- Elle dérive aussi l'ennui de mes journées et me motive finalement davantage que mes budgets annuels à constituer.
- Elle trompe l'absence... les absences. Celle de mes jours, celle de mes nuits.
- Elle me conduit à ouvrir plus grands mes yeux et mes oreilles, à l'affût d'un bon mot, d'un événement pour perfuser mon imagination.
- Elle m'a poussée dehors, 2 ou 3 fois déjà, pour observer, pour avoir des choses à dire, pour en taire d'autres aussi.
- Elle me questionne sur l'ouverture que je veux y donner. Que des inconnus me lisent, c'est volontiers. Mais que faire avec ceux qui me sont proches ? Ouvrir ma carcasse et les laisser fouiller ? Serai-je alors aussi sincère pour ne pas blesser ou pour moins me dévoiler ?
- Que faire avec M. qui demande à me lire ? Pourquoi est-ce que je lui en refuse l'accès ? Il est pourtant le seul que rien ne surprendra puisqu'il sait presque tout déjà.
- J'ai lu des gens qui faisaient des listes de 100 choses à faire. Moi, je n'en ai que 3, que je ne fais pas.

J'en suis là pour ce jeudi de cette première semaine, de ces conversations ouvertes avec moi-même et avec vous peut-être.

Je me sens vide, sans joie, engluée dans une brume d'hiver qui rend ma vacuité sans saveur, sans odeur, sans constance ni prestance. Et je me demande ce qu'aurait été cette semaine s'il n'y avait pas eu ça ?

Déshérence

"Je vadrouille à travers les jours comme une putain dans un monde sans trottoirs".

Emil Cioran (Syllogismes de l'amertume, 1995)

mercredi 27 août 2008

Du vécu... si, si !

La cantoche, hier, 13h30. Table de droite.

- "Quand je médite, j'ai l'esprit qui fuit".
- "Ah bon ? Mais comment qu'tu fais pour le laisser fuiter ?"
- "C'est pas facile hein ! Faut se concentrer (ndlr : en un seul mot - si, si!). Moi j'y arrive, donc il fuit. J'ai plus de pensées."
- "Rhaaaa, la vache !"
- "Ouais, j'ai plus de pensées. Je les laisse s'envoler quoi" (ndlr : oh, sérieux?!).
- "Oui, oui, d'accord, mais moi je veux savoir comment qu'tu fais pour les ramener ? Pass' que si tes pensées et l'esprit y s'en vont, ben faut bien arriver à les ramener quand même !?".

J'adore déjeuner seule à la cantine !

mardi 26 août 2008

Vous avez 4 nouveaux messages....

Il fait beau !
Hotmail, je t'aime !
Billy aussi.

lundi 25 août 2008

Actualiser

"Actualiser"... "Vous n'avez pas de nouveau message".
Combien de fois vais-je cliquer aujourd'hui sur "actualiser" ?

"Actualiser"... "Vous n'avez pas de nouveau message".
Et ta sœur, elle en a des nouveaux messages ?!

"Actualiser"... "Vous n'avez pas de nouveau message".
Cette fois, j'arrête d'actualiser. C'est dit, c'est fait.

"Actualiser"... "Vous n'avez pas de nouveau message".
Et dire qu'ils nous emmerdent avec leur dépendance au THC...

"Actualiser"... "Vous n'avez pas de nouveau message".
Hotmail, tu parles ! Coldmail, oui ! Nomail plutôt.

dimanche 24 août 2008

Paradoxal System

Il ne me manque pas.
Seul me manque celui que je ne connais pas.

Confettis et pointillés

Je le sentais pas ce premier week-end complètement seule. Ce week-end de chassé-croisé amical. Certains par encore rentrés, d'autres en partance. Pourtant, z'ont mis les moyens : remplir mon frigo, rédiger un post-it avec les urgences migraines de Lariboisière, me déposer une place de ciné, un programme télé des fois que je m'ennuierai... Faut l'occuper, la p'tite !
Faut dire aussi que, souvent, mes nuits sont aussi longues que mes jours... Ça double le temps d'ennui çà, ça multiplie les errances, ça augmente l'isolement, ça accroit les décalages horaires et renforce la mauvaise humeur.

Samedi, premier tour du match. Ça s'annonçait mal. Lui, (le samedi), zappé à moitié par un réveil tardif. Moi, délabrée de voir ma mère...

La soirée s'est éclairée.

Comme mon week-end, Les Batignolles déserté. Terrasse du café, en bas. PC sous le bras. Tartare-salade (oui, j'ai abusé des Granola). Le même jeune et joli serveur que dimanche dernier. Il vient spontanément à ma rencontre "Ahh, vous n'avez pas vos lunettes de soleil aujourd'hui, tant mieux. Je vais revoir vos jolis yeux verts". Je ris, bêtement. M'y attendais pas. Purée, qu'est ce que je ferai si je les avais pas, ceux-là ?

Il fait froid (en dessous de 25°, suis pas bien), le Tabasco a trop coulé à flot, les anglais à côté parlent fort, la connexion WiFi est en pointillés. Fait chier. Juste le temps d'apercevoir l'arrivée d'un message transatlantique. Je souris. M'y attendais pas non plus. Purée, définitivement, c'est bien les mails !

Des mots, dits ou écrits. Toujours des mots. Des confettis de bien-être pour une moitié de week-end. Je m'accroche à eux. Je les ai reconnus. Ceux-là sont inoffensifs. Alors je les bois, je les goûte. Pas d'amertume. Que du sucre. Ils dopent mon hypoglycémie latente, me suffisent à aller bien. Pour l'instant, je prends.

C'est décidé. Ici, ce sera mon QG.

samedi 23 août 2008

Coloriage

J'ai toujours été persuadée que ma vie se constituait des rencontres que je faisais.
Elle s'orientait alors dans un sens ou dans l'autre en fonction d'elles.
Je suis pourtant loin d'être une brindille portée par le vent. J'ai fait des choix. Je n'ai fait que ça d'ailleurs...
Néanmoins, voilà, c'est un sentiment qui a toujours été présent.
Cette nuit, une image devant les yeux. Elle est toujours là.
Les rencontres d'une vie, longues ou éphémères, sont comme les chiffres de ces dessins qu'il faut reconstituer en joignant les pointillés. La figure n'apparait que lorsque tous les points sont réunis.
Alors seulement on voit de quoi il s'agit.

Cette fois, c'est certain

Il faut se rendre à l'évidence.
Depuis quelques semaines déjà, me voilà prise d'une passion naissante pour l'adverbe "assurément".
Pourquoi seulement maintenant ?
Comment en sommes-nous arrivés là, lui et moi ?
Où cela va-t-il nous mener ?
3 questions pour faire diversion.
Pas assez pour tenir éveillée.
D'autres vont s'pointer... c'est assuré.

vendredi 22 août 2008

Variations saisonnières

En hausse :
- la pluviométrie parisienne... sérieuse la hausse.
- l'ennui professionnel... passé la matinée sur Facebook, ça craint.
- le nombre de fumeurs au m² par temps de pluie... j'en suis.
- le manque de M... je hais les vacances, les siennes.
- le tiers provisionnel... trop tard, Juan les Pins est passé devant.
- la fréquence de rotation de "Bad Timing" dans mon Ipod... on frôle la boucle.

En baisse :

- le moral... ça creuse, ça creuse ; bientôt le pétrole.
- le nombre de fois où on m'a draguée ces 3 derniers jours... bronzage en baisse aussi ?
- l'envie d'aller à la soirée des copines gay... Mr Le Futur n'y sera pas, c'est clair.
- la libido... triolisme avec Blake et Mortimer, c'est dire !
- le montant de mes primes sur objectifs... on approche fébrilement le zéro.
- l'addiction à l'expresso... une anomalie assurément.


dEUS - "Bad Timing" (Live)

jeudi 21 août 2008

Bientôt la fin...

de ce putain de jeudi !

Comme vous ne le savez pas, j'ai reluqué entre midi et deux, comment faire pour faire un blog. J'ai à peu près trouvé (il était temps me direz-vous... chui pas en avance sur le coup).

Dans mes recherches vagabondes, je suis tombée sur le blog d'un beau trentenaire canadien (enfin je crois). Pfffooo... suis pas rendue moi. Il écrit comme un dieu, pense, réfléchit tout le temps, analyse, verbalise, poétise, etc.

Bref ! M'a bluffée le gars. Le blog en question n'est plus alimenté depuis mai. So bad. Et ne connaissant pas encore les pratiques habituelles de la "blogosphère" - comme c'est qu'ils disent - je sais pas si je peux donner le lien. Je m'abstiendrai donc et le ferai une autre fois, si toutefois c'est possible.

Donc, tout ça pour dire que tout soudain, je ne me sens plus du tout à la hauteur de la tâche que je me suis assignée aujourd'hui (démarrer un blog), je me demande si les blogs de mecs sont plus intéressants que les blogs de filles, je m'interroge sur la fulgurance d'une personnalité qui transpire au fil des lignes, je me questionne sur l'éventuelle différence de style d'écriture entre homme et femme. Le sien est net, précis, tranché, affuté, ciselé, pas une bavure, rien... Ca me bluffe, me fait de l'effet, m'intéresse, me fait écarquiller grands les yeux, j'en voudrai encore, du tout neuf, du récent, du vécu de maintenant...

Bon, pour une jeudiophobe, c'est pas si mal. J'ai connu pire comme jeudi. Au moins celui-là m'aura un peu appris.

Va falloir rentrer at home now... Depuis quelques mois, c'est pas l'exercice que je préfère. J'ai faim aussi. Ma nouvelle situation de célibataire a une conséquence directe sur mon estomac. J'explique vite fait : depuis l'âge de 24 ans, votre princesse ne s'est jamais faite à dîner (et croyez moi sur parole, ses 24 ans c'était y a longtemps !). Ses hommes successifs l'ont toujours nourrie quand elle rentrait le soir. C'est pas beau la vie ? ;o). Bon, alors forcément, maintenant, son estomac ne sait plus où donner de la tête et sa tête se demande comment calmer son estomac sans se la prendre, la tête.

Jambon- coquillettes ? Coppa-avocat ? On verra... Faut s'enquiller avant, les tunnels de La Défense et les bouchons revenus sur le périf... C'est toujours jeudi... Fuck !

Je suis jeudiophobe...

Certains haïssent les dimanches, moi ce sont les jeudis. Pourquoi ? J'en sais rien, c'est comme ça depuis des décennies. Je suis pas bien le jeudi. J'ai mal au crâne le jeudi. Je suis fatiguée et grognon le jeudi. J'ai qu'une envie, le jeudi, c'est qu'on soit vendredi.